Chine : Mineurs noyés et famille en révolte30/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2039.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : Mineurs noyés et famille en révolte

La semaine dernière, la télévision a montré les images de sauveteurs qui tentaient avec trop peu de moyens de pomper des centaines de milliers de litres d'eau pour dégager 181 mineurs noyés sous terre par une inondation, à la suite de pluies diluviennes, dans la province du Shandong, à l'est de la Chine.

La colère a éclaté alors que les autorités refusaient d'informer les familles sur la situation des mineurs et que la rumeur courait que les opérations de secours allaient être arrêtées. Des proches des victimes ont alors attaqué les bâtiments de la compagnie, armés de pierres et de bâtons, et se sont heurtés aux forces de l'ordre.

Quelques heures avant la catastrophe, la direction de la mine avait pourtant été avertie par des travailleurs que les eaux montaient et que certaines aires étaient déjà inondées, mais elle n'a pas voulu arrêter la production. Le gouvernement chinois, pour sa part, a parlé de " catastrophe naturelle ", dédouanant ainsi la compagnie et refusant d'indemniser les victimes.

Les accidents dans les mines chinoises sont quotidiens depuis des années. Au premier semestre 2007, d'après les chiffres officiels, peut-être sous-estimés, il y a déjà eu 1 066 accidents dans les mines de charbon et 1 792 morts. La grande majorité des accidents a lieu dans des mines privées de petite taille, employant 10 à 30 mineurs.

Dans ces mines, privatisées par le gouvernement depuis les années 1990, les travailleurs souvent originaires des campagnes pauvres travaillent dix heures par jour, sans couverture sociale et sans cotiser pour leur retraite. Ils ne peuvent refuser de descendre dans un puit dangereux sans risquer d'être licenciés. Et les syndicats luttent encore pour être reconnus.

Il existe pourtant une réglementation sur le droit du travail et la sécurité, mais elle n'est pas appliquée et une dizaine de milliers de mines ont beau avoir été fermées par le gouvernement depuis deux ans, autant d'autres ont ouvert, souvent clandestinement. Leurs propriétaires, sans scrupules avec les mineurs, versent des pots-de-vin aux autorités et aux politiciens locaux, dont beaucoup sont d'ailleurs actionnaires des mines de leur région.

Le développement capitaliste en Chine, dont on nous parle tant en Occident, et dont profitent avant tout les grandes entreprises des pays impérialistes d'ailleurs, c'est seulement Germinal pour la classe ouvrière de ce gigantesque territoire.

Partager