Kouchner en Irak : Fidèle à ses idées bellicistes23/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2038.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Kouchner en Irak : Fidèle à ses idées bellicistes

À son arrivée en Irak en tant que ministre des Affaires étrangères, Kouchner a exhorté la population à la patience. Comme si les calamités qu'elle endure étaient supportables plus longtemps !

Une semaine avant la venue de Kouchner avait eu lieu un attentat ayant fait plus de 400 morts. Et pour ceux qui survivent à tous les massacres, les conditions de vie sont de pire en pire. La moitié de la population est au chômage, l'eau et l'électricité manquent, les enfants sont mal nourris, tandis que le nombre de ceux qui peuvent encore aller à l'école ne cesse de reculer. Mais selon Kouchner, les Irakiens doivent s'en prendre à eux-mêmes puisque, a-t-il osé dire, « nous avons affaire à un problème irakien qui doit être résolu par les Irakiens ».

Oubliées les responsabilités des États-Unis, légitimée l'intervention américaine en Irak, pour Kouchner le problème n'est qu'irakien. Oser le dire est en soi odieux.

En réalité, ce dont souffre la population irakienne, c'est en premier lieu d'être soumise aux diktats des grandes puissances. Pendant tout un temps, ces dernières se sont entendues avec Saddam Hussein, puis elles ont estimé que leur intérêt était de se débarrasser du dictateur.

Déjà en janvier 1991, alors qu'il était secrétaire d'État chargé de l' « Action humanitaire » du socialiste Rocard, sous la présidence du socialiste Mitterrand, Kouchner avait soutenu la politique interventionniste en Irak sans aucun état d'âme. Il faut dire qu'à l'époque le gouvernement socialiste participa à la guerre auprès de troupes américano-anglaises.

Et depuis, fidèle à lui-même, Kouchner n'a pas varié d'un pouce. En 2003, il a emboîté le pas aux États-Unis, justifiant la nouvelle guerre contre l'Irak par la nécessité de se débarrasser du dictateur toujours en place. Alors que de grandes manifestations contre les préparatifs de guerre venaient de se dérouler dans une soixantaine de villes françaises, il s'était déclaré en faveur de celle-ci, allant jusqu'à reprocher à Chirac de prendre ses distances vis-à-vis des États-Unis. « Nous nous sommes attelés au pacifisme allemand, c'était une erreur. (...) Nous avons ouvert une fracture grave avec les États-Unis. Voilà ce que je reproche au président de la République », avait-il déclaré à la radio le 2 mars 2003. Pour Kouchner, la France aurait dû participer directement à la guerre que les États-Unis ont déclenchée le 20 mars 2003 et que la population irakienne a déjà payé par plus de 650 000 victimes et des sacrifices sans fin.

Quand, aujourd'hui, Sarkozy semble vouloir afficher des liens plus étroits que son prédécesseur avec les États-Unis, son ministre des Affaires étrangères apparaît comme l'homme de la situation.

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