Belgique : Crise gouvernementale et surenchère démagogique23/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2038.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Crise gouvernementale et surenchère démagogique

Après les élections législatives du 10 juin dernier, un nouveau gouvernement devait se constituer, le précédent, une coalition des libéraux et des socialistes, n'étant plus habilité qu'à gérer les affaires courantes.

Vu la défaite du Parti Socialiste francophone (-5 %) qui arrive pour la première fois derrière les libéraux francophones, et le recul encore plus marqué du Parti Socialiste néerlandophone (-30 %), qui a déclaré vouloir rester dans l'opposition, ce sont les deux partis libéraux et les deux partis chrétiens-démocrates (divisés eux aussi selon la langue) qui devaient être amenés à former une coalition pour constituer le gouvernement fédéral, coalition dite de l'orange bleue, selon les couleurs de ces partis.

Mais après deux mois de négociations, le futur Premier ministre théorique, Yves Leterme, chef du Parti Chrétien-Démocrate flamand a décidé d'abandonner la partie, du moins temporairement, et a remis au roi la charge de continuer des tractations plutôt ardues.

Les libéraux et les démocrates-chrétiens sont pourtant d'accord sur l'essentiel : augmenter par tous les moyens le profit des entreprises, soutenir la croissance des revenus des actionnaires. Cela au détriment des services publics, des salaires, des pensions et des remboursements de Sécurité sociale des travailleurs.

Les libéraux et les démocrates-chrétiens sont en fait divisés sur les réformes institutionnelles liées à la langue des deux principales parties du pays. En réalité, derrière cette division, il y a la volonté d'une partie des patrons flamands (les petits et moyens plus que les très gros, qui gèrent leurs affaires à un autre niveau) d'accroître encore leurs profits en exigeant par exemple la division de la Sécurité sociale. Ils espèrent ainsi réduire les transferts de charges du Nord néerlandophone vers le Sud francophone, où le chômage est plus important depuis la fermeture des mines de charbon et de la sidérurgie dans les années 1960-1970. Ils voudraient par ailleurs scinder les impôts, notamment ceux des sociétés, escomptant des réductions substantielles. Ils demandent aussi la scission du Code du travail, pensant pouvoir appliquer en Flandre des conditions plus restrictives, au droit de grève par exemple.

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la démagogie communautaire, celle des politiciens flamands ou francophones.

Et voilà comment la Belgique peut donner l'impression d'être au bord de l'éclatement...

La population et en particulier les travailleurs assistent avec dégoût et résignation à cette partie truquée, alors que les entreprises continuent - avec ou sans gouvernement - à exiger des réductions de salaires, à l'exemple de celles qu'a imposées Volkswagen-Bruxelles, et à licencier pour augmenter leurs profits.

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