Servair - Roissy : Une direction qui fait la guerre aux salariés et à leurs représentants24/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2025.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Servair - Roissy : Une direction qui fait la guerre aux salariés et à leurs représentants

Le 21 mai au matin, Manuel Gonçalves, militant syndical CGT à la Servair à Roissy (restauration à bord pour les avions d'Air France et filiale à 98 % de celle-ci), a vu surgir la police à son domicile, venant effectuer une perquisition. Il a été arrêté, menotté et mis en garde à vue jusqu'au soir 18 heures.

Des documents syndicaux, son matériel informatique, ont été fouillés et mis sous scellés. Il a été interrogé sur son rôle dans divers actes syndicaux et sur l'information des différents articles parus dans la presse concernant les récentes atteintes de Servair au droit du travail, au droit de grève et aux libertés syndicales. Il est convoqué à nouveau le 7 juin en première comparution avant mise en examen. C'est la deuxième fois que ce militant fait ainsi l'objet d'une garde à vue, à quatre semaines d'intervalle.

Convoqué une première fois le mercredi 25 avril, à 11 heures, dans les locaux de la Police de l'Air et des Frontières (PAF) de Roissy, il avait été informé d'une plainte contre X de Servair pour " faux et usage de faux ". Immédiatement mis une première fois en garde à vue et placé en cellule pendant trois heures, il avait été dépouillé de ses effets personnels, déshabillé pour la fouille, menotté pour ses déplacements dans les locaux de la police. Auditionné ensuite pendant plus de trois heures par les policiers, il lui a été demandé de dénoncer les auteurs d'une pétition et de désigner les salariés qui l'avaient fait circuler... des faits remontant à plus d'un an !

La pétition faisait suite à la tentative de la direction de faire condamner pour diffamation Manuel Gonçalves, qui lors d'un comité d'établissement avait dénoncé les artifices comptables employés par Servair pour présenter ses résultats et minorer en conséquence les revenus des salariés. Trois cent-trente salariés avaient signé cette pétition pour dire qu'ils étaient en accord avec les déclarations du militant et pleinement solidaires. La direction a été déboutée de sa plainte en diffamation par deux tribunaux. Qu'à cela ne tienne...

La direction de Servair qui, par sa plainte contre X, est donc à l'origine de cette nouvelle procédure judiciaire, a par ailleurs lancé une procédure de licenciement contre le délégué Manuel Gonçalves. En février 2007, n'étant pas parvenue à se débarrasser de ce militant " gênant ", elle a orchestré une machination contre lui lors de ses passages au Poste d'Inspection Filtrage (PIF), qui s'est terminée par une convocation à la Gendarmerie du Transport Aérien et une procédure de licenciement. Il lui est reproché de refuser de se soumettre aux contrôles de sûreté, d'être provocateur et insultant envers les agents de sûreté. La demande de licenciement a été refusée par le comité d'entreprise. Et le 16 mai, donc cinq jours avant la nouvelle mise en garde à vue, l'inspecteur du travail à son tour, et après enquête, faisait part de son refus du licenciement.

Les travailleurs aussi ont leur mot à dire. Et ils ne s'en sont pas privés, après les différentes grèves et rassemblements qui ont jalonné les étapes successives de cette guerre menée par la direction Servair contre les salariés et leurs représentants. Encore une fois, pas plus tard que le jour de cette seconde garde à vue, ils ont débrayé en protestation, occasionnant des retards dans le départ des avions.

Le combat continue !

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