Pour un programme de défense des travailleurs24/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2025.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour un programme de défense des travailleurs

Le 21 mai, la campagne pour les élections législatives a commencé. Pour les travailleurs, rien de bon ne peut sortir du résultat de ces élections. Sarkozy cherchera à confirmer la victoire de la droite à la présidentielle et à obtenir par la même occasion une majorité parlementaire entièrement dévouée à sa politique. Et cette politique, il l'a annoncée en long et en large pendant sa campagne électorale, et ses ministres sont en train de la mettre en application.

C'est une politique entièrement en faveur du grand patronat, ce qui n'est vraiment pas une nouveauté par rapport aux gouvernements passés, assortie d'un certain nombre de gâteries en direction des plus riches, notamment en matière fiscale. Il est caractéristique que les mesures qui seront mises en place en priorité sont le plafonnement de l'impôt à 50 % du revenu et un allégement important de l'impôt sur les successions. Les plus riches, que cela favorise, ne pouvaient attendre !

Pour les travailleurs, il n'y aura évidemment rien, si ce n'est des coups de plus contre les retraites, contre le droit de grève. Rien contre le chômage, rien contre la baisse du pouvoir d'achat, à part le slogan " travailler plus pour gagner plus ". Ceux qui n'ont pas d'emploi, comme ceux qui sont en train d'en perdre un, apprécieront !

La gauche gouvernementale, le PS comme le PC, essaie de mobiliser sur le thème de la nécessité de limiter la toute-puissance de Sarkozy. Le Parlement dans son ensemble n'a déjà pas beaucoup de pouvoir face au président de la République, mais alors l'opposition socialiste, minoritaire, n'en aura aucun.

Si les cinq ans à venir ne dépendaient que du résultat des seules élections présidentielle et législatives, le patronat pourrait aggraver en paix l'exploitation pendant que ses laquais au gouvernement nous abreuveraient de prêches sur les vertus du travail.

Mais l'avenir ne dépend pas du seul jeu des élections et du fonctionnement institutionnel. Si Sarkozy n'a rien à craindre du côté des partis de la gauche, depuis longtemps domestiqués par le grand patronat, il n'est pas dit qu'il l'emportera au paradis de la droite réactionnaire.

Car, les élections passées, les problèmes essentiels du monde du travail demeurent et s'aggraveront inévitablement. Et quand la coupe sera pleine, même un pouvoir qui se veut fort ne pourra rien contre l'explosion sociale que l'attaque de trop aura déclenchée. Bien des gouvernements forts, et surtout antiouvriers, en ont fait l'expérience. À commencer par de Gaulle, pourtant autre chose que Sarkozy, qui dut reculer devant la grève de masse de 1968.

Notre avenir est, en fait, entre nos mains. Pas par la grâce d'un bout de papier à glisser dans l'urne. Ce sont les travailleurs qui font marcher toute l'économie, les entreprises, les banques, leurs pompes à profit. Et ce sont eux, aussi, qui en bloquant ces pompes à profit ont le pouvoir de toucher les patrons là où ils sont sensibles, à leurs portefeuilles.

Dans ces élections, Lutte Ouvrière présente des candidats dans la quasi-totalité du pays. Ces candidats affirmeront que les travailleurs ont la force sociale pour arrêter le cours actuel des choses et pour imposer des changements favorables aux classes populaires. Ils le feront au nom d'un programme de défense du monde du travail, d'un ensemble de mesures qui, imposées par les luttes, pourraient réellement changer le rapport de forces entre le patronat et les travailleurs.

Les votes pour les grands partis ne changeront rien à rien, si ce n'est renforcer les illusions et les faux espoirs électoraux. Les votes pour les candidats de Lutte Ouvrière exprimeront au moins qu'une partie, fut-elle petite, de l'électorat ouvrier ne fait pas confiance aux bulletins de vote pour changer son sort, et qu'elle se prononce pour les seuls objectifs qui pourraient unifier et orienter les luttes de demain vers l'efficacité.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 21 mai

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