ADDSEA (Doubs) : Une journée de grève contre les prétentions de la direction24/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2025.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ADDSEA (Doubs) : Une journée de grève contre les prétentions de la direction

À l'ADDSEA (Association départementale de sauvegarde de l'enfance à l'adulte), structure du secteur social qui emploie 507 salariés dans le département du Doubs, la " réduction " du temps du travail s'est faite par décision unilatérale de l'employeur. Comme les éducateurs ont, selon la convention collective, 18 jours de congés trimestriels en plus des congés annuels, la direction a considéré qu'il suffisait pour arriver aux 35 heures d'accorder deux jours de RTT.

Une quarantaine de salariés de l'ADDSEA ont donc décidé de saisir les Prud'hommes et de réclamer le paiement en heures supplémentaires des heures imposées entre la 35e et la 39e heure. Le 23 mars 2007, la Cour de cassation a tranché en leur faveur. Non seulement cette décision signifie que la direction nous doit 4 heures par semaine, mais elle montre surtout que " l'accord " imposé par l'employeur est illégal. Malgré cela, la direction persiste et signe dans son mépris. Le 1er avril, la direction générale a essayé de faire passer le temps de travail à 35 heures, sans aucune négociation préalable et surtout aucune embauche. Pire, pour les salariés des services généraux (ouvriers, personnel administratif, etc.), la direction supprime des jours de RTT accordés en 2000 ! Le 12 avril, un article publié par la direction dans la presse locale laissait même entendre que les salariés seraient des feignants ! Et, le 20 avril, la direction a envoyé une lettre alarmiste à chaque salarié, qui évoque des " risques réels de cessation d'activité encourus par l'établissement ou le service qui vous emploie " à cause du rattrapage sur cinq ans qu'elle nous doit. Au CE, l'employeur affirme qu'il est de toute façon hors de question de demander aux financeurs (État, département, etc.) une rallonge budgétaire.

En réaction, plus de 140 salariés se sont rassemblés en assemblée générale le 4 mai et ont voté à la quasi-unanimité la grève pour le 21 mai (jour de l'assemblée générale officielle de l'ADDSEA, sorte de vitrine de l'entreprise où sont invités les financeurs et autorités locales), pour exiger une véritable réduction du temps de travail avec les embauches correspondantes et le maintien des jours de repos compensateurs pour les salariés des services généraux et administratifs. La grève a été très largement suivie, de nombreux services et établissements sont restés fermés 24 heures. Devant l'assemblée générale de l'ADDSEA, plus de cent salariés en colère ont manifesté.

La pression des travailleurs a finalement fait céder le directeur général, qui a permis aux représentants des salariés de faire une intervention, sur ce point. La direction s'est engagée à discuter et aborder la question de créations de postes dans le budget 2008. Ce n'est pas encore grand-chose, mais c'est un premier résultat de l'action collective.

Partager