Sodetal - Bar-le-Duc (Meuse) : En grève contre le travail gratuit26/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2021.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sodetal - Bar-le-Duc (Meuse) : En grève contre le travail gratuit

Mercredi 18 avril avait lieu la quatrième réunion de négociations salariales chez Sodetal, une tréfilerie travaillant entre autres pour l'industrie du pneumatique.

Non seulement la direction ne voulait lâcher que 1 % d'augmentation, mais le représentant italien de Redaelli, la maison-mère, s'en est pris aux 35 heures en disant qu'en Italie ça marchait bien mieux avec les 40 heures. De là à proposer de repasser aux 39 heures sans augmentation de salaire, il y avait un pas qui a vite été franchi par la direction.

Pour les salariés travaillant en journée, cela signifierait soit quatre heures de plus par semaine, soit l'abandon de tous leurs congés de RTT. Quant à la majorité du personnel, qui travaille en 5x8, cela équivaudrait pour elle à 22 jours de travail gratuit ! La direction a ensuite annoncé que si ce travail gratuit n'était pas accepté, il y aurait 140 suppressions d'emplois, et que de toute façon une quarantaine était déjà envisagée...

Devant cette avalanche de provocations, les syndicats ont quitté la réunion et sont allés rendre compte au personnel présent. La réponse a été claire : les travailleurs ont décidé la grève à l'unanimité. Le lendemain, à la prise de poste, chacune des équipes a arrêté le travail. Depuis, la grève continue, ponctuée dimanche 22 avril par un méchoui.

En début de semaine, à la réunion convoquée par les syndicats, il y avait près de 200 travailleurs présents sur les 450 salariés de l'entreprise. Après avoir rendu compte de deux lettres émanant des principaux clients que sont Michelin et Continental, qui risquent de voir des unités de production à l'arrêt faute d'armatures métalliques, et après avoir lu une lettre de la direction qui demandait aux travailleurs de " minimiser l'impact de cette grève sur nos clients ", les syndicats ont fait part de leur réponse : pas de négociation tant que le travail gratuit sera à l'ordre du jour.

Une manifestation a été organisée lundi 23 avril à Bar-le-Duc. Tous les salariés y ont participé, à l'exception de ceux restés au piquet de grève. " Non au travail gratuit ! ", " Non à l'esclavage ! " étaient les slogans les plus repris. Une seconde manifestation a été décidée le même jour, dont la destination a été cette fois-ci la maison du DRH, particulièrement détesté des ouvriers. Il fut un temps représentant syndical de la CGT, avant de retourner complètement sa veste et de devenir le représentant... du patron.

Les grévistes sont donc déterminés à ne pas se laisser faire par une direction qui, comme le dit la banderole de la grève, est " En avance sur Sarkozy : travailler plus pour gagner moins ! "

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