RMI, ASS, API... Les piégés de la pauvreté26/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2021.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RMI, ASS, API... Les piégés de la pauvreté

Il est bien difficile de sortir de la misère, de l'exclusion. C'est une étude du ministère de la Santé qui le confirme. Les responsables de cette étude ont suivi 700 allocataires du RMI (revenu minimum d'insertion), de l'ASS (allocation de solidarité spécifique) ou de l'API (allocation de parent isolé). La grande majorité d'entre eux recherchaient un travail mais la plupart n'y sont pas parvenus et n'ont, dix-huit mois après être devenus érémistes ou allocataires de l'ASS, d'autre ressource que ces aides.

Pour le RMI, 30 % des personnes qui le touchaient fin 2004 sont sortis du dispositif à la mi-2006. Mais plus la personne a été écartée longtemps du monde du travail, plus son âge est avancé, et moins elle a de chances de retrouver un travail. Du coup, pour les plus âgés, la sortie du RMI se fait souvent par le passage à la situation de handicapé ou de retraité qui ne touche qu'une pension dérisoire.

Les jeunes femmes seules avec un ou plusieurs enfants - ce sont les principales bénéficiaires de l'API - ne touchent cette allocation que pour un temps limité. Une bonne proportion ne touchent plus cette allocation après 18 mois. Mais il est encore plus difficile de trouver du travail quand on a des enfants à charge. Si bien que la moitié de ces femmes deviennent érémistes.

Quant à l'ASS - qui est équivalente au RMI touché par les chômeurs en fin de droits -, elle n'ouvre pas beaucoup plus la porte à l'emploi. Et la plupart de ceux qui réussissent à trouver un emploi ne trouvent que des emplois précaires et mal payés et, une fois sur deux, à temps partiel.

Ces chiffres montrent l'installation d'une situation de misère qui a tendance à devenir irréversible. La faire disparaître exigerait, de la part de l'État, une politique de création de vrais emplois - ce ne sont pas les besoins qui manquent. Mais ce n'est pas la préoccupation de nos gouvernants.

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