Italie : Une nouveau parti pour gouverner comme les anciens26/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2021.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Une nouveau parti pour gouverner comme les anciens

Un Parti Démocrate, voilà la nouveauté politique, si l'on peut dire, dont va être dotée l'Italie à la suite de la fusion des deux principaux partis de la coalition de centre-gauche actuellement au gouvernement avec Romano Prodi.

L'un des deux partis, la Marguerite -La Démocratie est Liberté, est lui-même issu de la fusion de diverses composantes issues de l'ancienne Démocratie Chrétienne, mais aussi de l'ancien Parti Socialiste ou des écologistes. Mais l'autre parti, les Démocrates de Gauche, n'est autre que l'ancien Parti Communiste Italien. Celui-ci avait abandonné son étiquette communiste en 1991, pour devenir simplement le Parti Démocratique de la Gauche (Partito Democratico della Sinistra -PDS), puis simplement les Démocrates de Gauche (Democratici di Sinistra -DS). Désormais il ne sera donc même plus " de gauche " dans l'étiquette, mais simplement " démocrate ", suivant en cela une vieille lubie d'un certain nombre de ses dirigeants qui voient dans le Parti Démocrate des États-Unis leur modèle.

Depuis des années, le PDS puis les DS ont été l'aile marchante des coalitions de centre-gauche candidates à gouverner l'Italie en alternance avec la coalition de centre-droit de Berlusconi. Ils ont mis en avant pour cela le démocrate-chrétien Prodi ou l'ex-écologiste Francesco Rutelli, aujourd'hui leader de la Marguerite. Ils peuvent donc en effet se retrouver dans le même parti, car il n'y a pratiquement plus de différences politiques entre eux. Ainsi, même une des promesses de réforme de Prodi, l'institution d'une sorte de Pacs à l'italienne (les Dico-droits des personnes vivant ensemble), vient d'être pratiquement mise à l'index du fait de l'opposition de l'aile " catholique " du centre-gauche, sans que cela provoque de scandale du côté de la plupart des dirigeants DS.

De plus, en contribuant ainsi à créer un parti du centre ayant un bon poids électoral (28 % à eux deux aux dernières élections législatives), la Marguerite et les DS peuvent se trouver en bonne position pour négocier une réforme du système électoral qui convienne aussi bien à eux qu'au parti de Berlusconi, Forza Italia. La création de ce Parti Démocrate peut être ainsi un pas de plus vers l'institutionnalisation de l'alternance entre centre-gauche et centre-droit, menant pratiquement la même politique, qui semble devenu l'unique idéal des anciens dirigeants de l'ancien Parti Communiste.

La création du Parti Démocrate se doublera sans doute, il est vrai, d'une autre recomposition sur sa gauche. L'aile gauche des DS, le " correntone ", avec Fabio Mussi, a refusé cette nouvelle évolution, et il est possible qu'à terme un nouveau parti de gauche naisse entre celui-ci et les deux partis communistes maintenus, Refondation Communiste et le PdCI (Parti des Communistes Italiens). Mais tous ceux-là, même s'ils ont un langage plus à gauche et sont parfois appelés " gauche radicale " par la presse, font également partie de la coalition de centre-gauche et approuvent toujours, après quelques contorsions, les choix du gouvernement Prodi.

Alors, entre toutes ces recompositions en fonction des projets de tripatouillage du système électoral, il serait vain de chercher un parti représentant réellement les intérêts sociaux et politiques des travailleurs.

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