À Beauvais, dans le cadre du Plan de Rénovation Urbaine lancé par Jean-Louis Borloo, un projet de destruction et de reconstruction de logements a été programmé sur le quartier très populaire de Saint-Jean. 257 logements anciens dans quatre immeubles doivent être démolis et, en principe, 447 nouveaux logements seraient construits pour les remplacer.

Jusqu'à présent, à toutes les interrogations des habitants, la municipalité UMP de Beauvais et la direction PS de l'Office d'aménagement, l'Opac, ont répondu : " Tout le monde sera relogé dans des conditions similaires, y compris financièrement. "

Mardi 10 avril, au cours d'une réunion, le ton a quelque peu changé. En particulier, une locataire a exprimé son inquiétude : " Mes revenus sont très faibles. On ne me propose qu'un logement aux PSR, la cité d'urgence des années soixante, la plus dégradée de tout Beauvais. Mais moi, je n'ai pas demandé à partir ! " Ce à quoi le responsable de l'Opac a répondu : " À quoi cela servirait de reloger quelqu'un dans du neuf s'il n'est pas en mesure d'assurer les loyers. C'est pourquoi des propositions dans l'ancien seront faites aux locataires présentant des impayés récurrents et lourds. " Visiblement, l'ancien, pour ce monsieur, ce sont des taudis, toujours assez bons pour les familles pauvres !

Dans une double page parue dans la presse locale, le président socialiste de l'Opac se vante de prévoir 1 000 nouveaux logements par an, tout en reconnaissant que 19 000 demandes de logements insatisfaites sont recensées dans le département. À ce rythme, il faudrait près de vingt ans pour les satisfaire.

Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne : 57 logements vont être construits et 34 rénovés, avec à la clé un boulodrome, une aire de tennis et de football, un espace de jeux, un verger et un parking de 170... places pour les gendarmes de Beauvais.