Fusions-acquisitions : Record mondial battu - Le capitalisme, c'est le gâchis08/03/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/03/une2014.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fusions-acquisitions : Record mondial battu - Le capitalisme, c'est le gâchis

Cinquante-quatre mille milliards de dollars. Telle est la somme astronomique qui a été consacrée l'an dernier dans le monde aux opérations appelées « fusions-acquisitions ». C'est un nouveau record qui illustre le caractère aberrant et parasitaire du capitalisme. Car cette somme, qui représente environ 8 000 dollars par habitant de la planète, dépasse la valeur estimée de la production mondiale !

Une « fusion-acquisition », c'est le rachat (avec ou sans son consentement) d'une entreprise par une autre, comme dans les exemples récents d'Alcatel et Lucent dans l'électronique, ou d'Arcelor et Mittal dans la sidérurgie. Même si les capitalistes, les journalistes ou les hommes politiques utilisent à ce propos le terme « d'investissement », il n'en est rien. Dans une fusion-acquisition, seule la propriété de l'entreprise achetée change de main. Les sommes (de plus en plus colossales) dépensées par l'acheteur ne servent en rien à augmenter la production globale ni à diminuer le travail humain. En rachetant ainsi leurs concurrents à prix d'or, les entreprises ne créent pas une seule usine, pas un seul emploi supplémentaire. Et le plus souvent, ces fusions sont au contraire prétexte à diminuer les effectifs avec une augmentation des charges de travail pour ceux qui ont la chance de « conserver » leur poste, comme on a pu le voir avec le cas d'Alcatel-Lucent.

Depuis des années, le capitalisme ressemble de plus en plus à un gigantesque Monopoly, où les entreprises ne misent pas sur une croissance du marché. Mais comme elles disposent de profits colossaux dont elles ne savent que faire, elles les consacrent à des opérations purement financières. Les économistes appellent ces montagnes d'argent détenues par les entreprises et qui ne sont pas réinvesties dans la production, leurs « trésors de guerre ». Mais la guerre dont provient ce butin, c'est celle que la bourgeoisie mène contre le niveau de vie et les conditions de travail de la classe ouvrière.

Sur la base de profits sans cesse croissants, les sommes consacrées aux investissements réels diminuent sans cesse par rapport à celles qui sont gaspillées dans toutes sortes d'opérations financières stériles... voire franchement risquées pour la stabilité du système lui-même.

Pour justifier l'exploitation des travailleurs, les défenseurs du système capitaliste expliquent que « les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain ». Mais depuis bien longtemps, la réalité du système capitaliste est que les profits d'avant-hier ont été les opérations financières d'hier, et les licenciements d'aujourd'hui.

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