La " justice " selon Sarkozy : Faire payer les pauvres.22/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2012.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La " justice " selon Sarkozy : Faire payer les pauvres.

Dans la longue interview de Sarkozy que Le Parisien - Aujourd'hui en France a publié le 21 février, il n'y a pas vraiment de nouveauté, mais tout de même quelques formulations ou quelques précisions qui valent la peine d'être notées.

On apprend ainsi que si Sarkozy est contre l'augmentation du smic, c'est parce que cela " tasserait la grille des salaires ", et " donnerait le sentiment à la classe moyenne que travailler dur ne sert à rien puisqu'on ne gagne pas plus à l'arrivée que celui qui est dans l'assistanat ou en bas de l'échelle ". Comme si ceux qui étaient réduits aux minimums sociaux touchaient l'équivalent du Smic ! Comme si ceux qui gagnaient quelques euros de plus que le Smic appartenaient aux classes moyennes ! Voilà une partie de ce que Sarkozy appelle dans cet interview son " paquet social "... et qui mériterait un tout autre qualificatif !

En ce qui concerne le déficit de l'assurance maladie, Sarkozy réentonne le refrain que l'on nous sert depuis si longtemps : " Il faut responsabiliser les patients. Je prévois donc l'instauration d'une franchise sur l'assurance maladie. Notre idée, c'est que les premiers euros des soins de santé ne seront pas remboursés ". Mais " responsabiliser les patients ", c'était déjà le but du " ticket modérateur ", fixé à 20% du montant du coût des visites médicales et des médicaments lors de la création de la Sécurité sociale, et qui n'a cessé d'augmenter, jusqu'à 65% pour de nombreux médicaments. Pas question, par contre de " responsabiliser " les industriels de la pharmacie en limitant leurs profits.

Même langage réactionnaire en ce qui concerne ce qu'il appelle la " réforme des régimes spéciaux " de retraite. " Je comprends que ça ne fasse pas plaisir à tout le monde mais je veux gager l'augmentation des trois millions de petites retraites par la réforme des régimes spéciaux. Il y a 500000 cotisants et 1,1 million de retraités. Ces personnes-là cotisent 37 années et demie. Les autres, 40 ans ou un peu plus. La justice ce n'est pas seulement des droits, mais aussi des devoirs ". Mais le sens aigu de la justice dont se réclame ainsi Sarkozy ne l'amène pas à se poser des questions sur les revenus exorbitants qu'encaissent les Bettancourt, Peugeot, et autres gros actionnaires, sans avoir, pour certains, jamais travailler. C'est que le but de l'ambitieux Sarkozy, c'est de se retrouver à l'Élysée pour y gérer les affaires de ces gens-là.

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