Sarkozy sur TF1 : Derrière la démagogie, un discours antiouvrier08/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2010.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy sur TF1 : Derrière la démagogie, un discours antiouvrier

Lundi soir 5 février sur TF1, dans l'émission «J'ai une question à vous poser», en répondant à «100 Français», Sarkozy a fait son numéro de prestidigitateur, multipliant les tours de passe-passe tout en déclarant regarder les Français en face et en se vantant de n'avoir jamais menti. À d'autres!

Derrière le culot (et sans oublier au passage des propos aux relents xénophobes), il n'y a en fait que sa démagogie habituelle.

Ainsi, sur ce qu'il appelle le «droit des chômeurs», Sarkozy a répété qu'il fera en sorte «qu'on ne puisse pas refuser plus de deux offres d'emploi successives qui correspondent à vos formations, à vos capacités, parce que les indemnités sont payées par ceux qui travaillent». Mais en réalité il veut utiliser les indemnités de chômage comme moyen de chantage sur les chômeurs, afin de les obliger à accepter n'importe quel emploi mal payé sous peine de se voir privés de toute ressource et traités de fainéants. La «formation», les «capacités» du chômeur ne sont là que pour le décor. Car aujourd'hui déjà, combien de travailleurs licenciés acceptent de changer de métier, de faire des kilomètres supplémentaires, voire de changer de localité, sans que cela les aide à retrouver un emploi et un salaire qui leur permettent de vivre?

De même, face au problème crucial du logement des millions de mal-logés, Sarkozy s'est à nouveau prononcé contre les réquisitions de logements vides, au nom du droit de propriété, arguant du fait qu'une telle mesure ne ferait qu'effrayer les propriétaires, qui refuseraient alors de louer les logements achetés pour leurs enfants, pour leurs vieux jours, etc. Sarkozy fait semblant de ne pas savoir que les associations qui réclament cette mesure ne visent pas ces logements-là. Ils proposent, dans le cadre de mesures d'urgence, la réquisition d'immeubles appartenant à des organismes publics ou privés et laissés vides, parfois depuis des années, parfois en plein coeur des grandes villes.

Sur les retraites enfin, Sarkozy a redit qu'il fallait pouvoir travailler plus longtemps qu'aujourd'hui. Cela signifie en vérité ne pas pouvoir partir avec une retraite entière avant 62, 65, 67 ans, voire plus, ou bien partir avant cela, mais sans avoir les moyens financiers de vivre correctement après toute une vie à s'user au travail. Il fait, là encore, comme si le choix revenait aux travailleurs. Mais combien de licenciés, ayant à peine la cinquantaine, ne réussissent pas à se faire réembaucher sous prétexte qu'ils sont trop âgés? Et puis, lui qui reconnaît devant les téléspectateurs que le minimum vieillesse est trop bas, que n'est-il intervenu pour le relever, depuis cinq ans qu'il est au gouvernement?

Alors qu'il prétend défendre les travailleurs -ceux qu'il qualifie de «méritants» contre les mauvais-, Sarkozy ne fait que préparer des attaques renouvelées contre tous.

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