La poursuite de l'occupation américaine en Irak : Une rallonge budgétaire pour un chaos plus grand?08/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2010.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La poursuite de l'occupation américaine en Irak : Une rallonge budgétaire pour un chaos plus grand?

Les vagues d'attentats se succèdent à Bagdad, comme celui au cours duquel un seul camion piégé a fait 130 morts dans la foule d'un marché. Mais chaque jour ajoute son lot d'horreur, au moment où les forces américaines et irakiennes prétendent mettre en place un «plan de sécurité» dans la capitale de l'Irak. De son côté, le président Bush vient d'annoncer au Congrès des États-Unis une rallonge budgétaire pour ses guerres en Irak, en Afghanistan et contre le «terrorisme».

La rallonge budgétaire atteindra 235 milliards de dollars d'ici la fin du mandat de Bush, ce qui portera à plus de 650 milliards de dollars les dépenses engagées en Irak et dans la «lutte contre le terrorisme», très au-dessus des 100 ou 200 milliards pronostiqués en 2002. 21 500 nouveaux soldats américains sont attendus dans un premier temps, et peut-être 30000 autres ensuite.

Il s'agirait notamment de tenter de réduire le quartier contrôlé par l'imam radical chiite Moktada Sadr et la guerre civile à laquelle se livrent dans la capitale les milices chiites et sunnites. Mais un rapport public, présenté conjointement par les seize agences de renseignements américaines, sur la situation en Irak, et qui conclut que les États-Unis doivent y maintenir leurs troupes, indique cependant que la situation pourrait se dégrader encore dans les douze à dix-huit prochains mois.

Pour que la situation s'améliore, il faudrait, selon le rapport, que les dirigeants sunnites acceptent le nouveau gouvernement irakien et que les chiites, qui sont supérieurs en nombre et dont les représentants contrôlent actuellement toutes les institutions, leur fassent une place un peu plus grande. Mais comme on voit mal ce qui pourrait les obliger à laisser plus d'espace aux sunnites, le rapport aboutit à trois hypothèses pour l'avenir: une partition de fait en trois zones opposées (chiites, sunnites et kurdes), un nouveau régime dictatorial comparable à celui qui a été renversé par les États-Unis, mais cette fois à majorité chiite, ou encore... le chaos.

Alors, de nouveaux milliards de dollars, de nouvelles troupes ne mettront pas un terme à la situation dramatique que les États-Unis ont eux-mêmes engendrée en s'engageant dans cette aventure guerrière qui, côté américain, a coûté la vie à près de 3 100 soldats américains et en a blessé 48000.

Mais, avec 655000 victimes de l'invasion américaine et le tiers de la population transformée en réfugiés, c'est la population irakienne qui a payé au prix fort la politique américaine et qui risque malheureusement de continuer à la payer.

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