Ile de la Réunion : Démoustication = danger08/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2010.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ile de la Réunion : Démoustication = danger

Depuis la fin de l'épidémie de chikungunya à La Réunion, une équipe d'une douzaine de personnes, employées par la Drass, continue d'effectuer les opérations de démoustication. Cela consiste en des aspersions nocturnes de produits insecticides, qui ne sont pas sans danger pour ceux qui les manipulent.

Dans les heures qui suivent les aspersions, les agents souffrent parfois de maux de tête, de troubles intestinaux et de douleurs articulaires. Ils opèrent par deux, entre minuit et quatre heures du matin au moyen d'un 4x4 sur lequel est monté un pulvérisateur commandé depuis la cabine et qui diffuse de la K-Othrine diluée dans un solvant pétrolier.

Le produit, théoriquement diffusé à environ cinq mètres de hauteur, n'est pas censé les atteindre mais il suffit qu'il y ait un peu de vent ou que les agents soient obligés de faire demi-tour quand ils se trouvent dans une impasse, pour qu'ils se retrouvent face au nuage. Le simple masque à une cartouche s'avère alors inefficace et laisse passer le produit. À maintes reprises, les salariés ont demandé à leur direction des masques à deux cartouches, mieux adaptés à ce type de travail, comme ceux qu'avaient utilisés les militaires quand ces derniers participaient à la démoustication, au plus fort de l'épidémie. Leurs demandes sont restées vaines, tout comme est restée sans réponse leur demande d'être formés au réglage et au calibrage de la machine à pulvériser. Un minimum de formation aurait peut-être évité que l'un d'eux reçoive le produit en pleine figure alors qu'il inspectait une machine qui ne démarrait pas.

Les opérations de démoustication, qui ont lieu presque toutes les nuits, se passent aujourd'hui dans l'indifférence. On est loin des polémiques qui faisaient rage sur l'utilisation des divers produits possibles, entre les partisans des produits «bio» et les défenseurs d'autres types de produits, que les premiers jugeaient plus agressifs. Toujours est-il que seuls les militaires ont pu utiliser le BTI, un produit jugé comme étant le moins nocif.

Dans quelque temps, les démoustiqueurs au nombre de seize vont perdre leur emploi. Un Groupement d'intérêt public auquel ils auraient dû être intégrés a été mis en place mais le recrutement s'est fait sur concours. Et alors qu'ils font ce travail depuis des mois, on leur a imposé des épreuves écrites largement au-dessus de leurs capacités: aucun d'entre eux n'a été admissible.

Il n'y a pas que le moustique qui pique.

Partager