AXA France : Réorganisation, restructuration, sous-traitanceet délocalisation08/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2010.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AXA France : Réorganisation, restructuration, sous-traitanceet délocalisation

Depuis le mois de juillet 2006, un projet intitulé par AXA France «Ambition 2012 » est mis en oeuvre.

Le but d'AXA est de doubler le chiffre d'affaires, qui devrait passer de 17 milliards d'euros à 36 milliards, et de tripler le bénéfice, qui devrait passer de 640 millions à 1,6 milliard. Pour cela, AXA compte essentiellement continuer sa politique de gains de productivité sur le dos des salariés.

Environ 3 500 salariés, sur les 18 000 actuellement à l'effectif, partiront à la retraite. D'autre part, pour faire face à l'augmentation de l'activité, AXA aura besoin d'environ 1000 personnes. D'ici 2012, cela fait un total de 4 500 postes à pourvoir. Mais pour réaliser des économies, AXA prévoit que 1 500 emplois ne seront pas remplacés, que 1 500 salariés seront recrutés sur des postes commerciaux ou très techniques, que 1 500 emplois seront délocalisés essentiellement au Maroc, via la filiale Direct Assurance.

Depuis quatre ans, par le biais des réorganisations, restructurations incessantes et fermetures de sites, AXA, en organisant le travail de manière plus industrielle, par exemple en plates-formes téléphoniques, a déjà réalisé des gains de productivité considérables. Dans les services de gestion, où travaillent la majorité des employés, le manque de personnel est criant, ainsi que la pression au rendement. Les plateaux téléphoniques, casque sur la tête, rendent le travail stressant et fatigant. AXA reconnaît d'ailleurs avoir réalisé des gains de productivité allant de 3 à 5% par an, par le simple biais des baisses d'effectifs. Sans compter l'externalisation de plusieurs activités, comme l'immobilier, les secteurs logistiques, les achats ou l'informatique, dont l'activité est déjà sous-traitée à 50% (sous-traitants qui eux-mêmes sous-traitent dans le monde entier).

Aujourd'hui AXA annonce la couleur: il va continuer et aggraver cette politique. Il affiche avec force publicité sa volonté de sous-traiter, en particulier au Maroc, l'équivalent de 1 500 postes de travail. Les économies découlant de cette délocalisation d'une partie de l'activité d'assurance seront modestes: 60 millions d'euros. C'est une économie relative pour ce géant de la finance, mais les délocalisations répondent à une question de principe: le groupe AXA, grand requin capitaliste mondial, est partisan de la mise en concurrence à l'échelle mondiale des salariés et compte ainsi faire pression en matière de salaires et de flexibilité sur le personnel en France.

Dans les services, le personnel n'est pas dupe. Le succès des différentes pétitions et réunions organisées par les syndicats le prouve. Il n'est pas sûr que les employés aient dit leur dernier mot.

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