Une réponse d’Arlette Laguillerau sujet de la condition pénitentiaire10/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2006.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une réponse d’Arlette Laguillerau sujet de la condition pénitentiaire

Les États généraux de la condition pénitentiaire, réunissant depuis mars dernier, sous l'égide de Robert Badinter, ancien ministre PS de la Justice, des organisations ayant pour but de réformer la condition des détenus dans les prisons, ont rendue publique, le 14 novembre 2006, une déclaration finale dans laquelle ils demandent aux candidats de s'engager sur dix points. Voici la réponse que leur a adressée notre camarade Arlette Laguiller et qui reprend certains de ces points.

Monsieur Patrick Marest,

J'ai pris connaissance avec le plus grand intérêt de la déclaration finale des «États généraux de la condition pénitentiaire», et je suis parfaitement d'accord avec la totalité de ces dix points, c'est-à-dire avec le contenu de la loi que ces États généraux proposent.

Que la peine privative de liberté soit considérée comme une sanction de dernier recours, que les détenus malades soient pris en charge dans des structures de soins adaptées, ou libérés quand cette libération ne met personne en danger, et qu'en particulier les auteurs d'infraction souffrant de troubles psychiatriques préalables à leur délit, ou acquis en détention, devraient être soignés dans des structures spécialisées, sont des principes qui devraient aller de soi à notre époque.

Que la prison ne soit pas un lieu de non-droit (ce qui est paradoxal pour une institution qui est censée oeuvrer au respect du droit) où les détenus peuvent être soumis à des sanctions disciplinaires sans procès véritable et sans recours, qu'un contrôle extérieur puisse veiller au respect de ces principes, et être justement un recours pour les détenus qui estimeraient que leurs droits ne sont pas respectés, devrait aussi aller de soi dans une société qui se veut démocratique.

La fonction prioritaire de la prison devrait être d'oeuvrer à la réinsertion, non seulement professionnelle, mais aussi sociale des détenus, alors que dans les conditions actuelles elle contribue trop souvent à les désocialiser encore plus.

Bien évidemment, la mise en application d'un tel programme demanderait, pour mettre fin au scandale que constituent les conditions actuelles d'incarcération, comme pour améliorer les conditions et la formation du personnel pénitentiaire, des moyens matériels et financiers bien supérieurs à ceux qui sont actuellement consacrés au budget de la Justice.

Je ne pense malheureusement pas, ni dans le présent, ni dans le futur, avoir une influence qui permette de changer cet état de fait, mais mon soutien vous est totalement acquis.

Avec toute ma sympathie pour votre combat.

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