SNCF – Région Bretagne : Les dégâts des restructurations10/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2006.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Région Bretagne : Les dégâts des restructurations

À Rennes comme ailleurs, cela fait des années que la SNCF découpe ses activités et dégrade les conditions de travail des salariés, en particulier en faisant de plus en plus appel à des entreprises privées.

Par exemple des travailleurs d'USP, une filiale de Veolia, effectuent le nettoyage des trains et des locaux, mais font aussi des travaux dans les ateliers pour la rénovation de rames de la banlieue parisienne.

Dans les petites gares, la filiale privée Effia de la SNCF a embauché des travailleurs à temps partiel, qu'elle paye mal et qui, comme à Montreuil-sur-Ille ou à Montauban, sont chargés d'assurer la sécurité aux abords des voies. Ils n'ont accès ni à une salle de pause ni à des toilettes, car le plus souvent la gare est fermée.

La SNCF a confié les foyers de Brest et Quimper, utilisés par les personnels roulants, agents de conduite et contrôleurs, à une filiale privée, Orfea, dont elle partage le contrôle avec le groupe hôtelier Accor. Quant aux «petits» foyers comme ceux de Morlaix, Auray et bientôt Saint-Malo et Lannion, la SNCF les ferme.

Des services administratifs ont été fermés, comme le service de prestations familiales du personnel, désormais centralisé à Rennes pour les quelque 16000 cheminots du Grand-Ouest. Cela s'est accompagné de dizaines de suppressions de postes.

Aux Magasins des Ateliers, une vingtaine de postes ont disparu en 2006. En cinq ans, un emploi sur cinq en Bretagne-Sud est ainsi passé à la trappe.

Dans le domaine du transport de marchandises, les aberrations sont flagrantes. Les installations neuves de la plate-forme rail-route (filiale SNCF) de Rennes ont été abandonnées à peine installées, avec des suppressions de postes à la clef. Il n'y a donc plus aucun transport combiné rail-route en Bretagne, alors que la SNCF fait sa publicité en vantant les mérites écologiques du transport par rail.

La réorganisation du transport marchandises, qui accompagne l'ouverture du trafic Fret à la concurrence, s'est traduite par le transfert d'une partie du Fret vers la filiale privée de la SNCF, VFLI. En conséquence, le groupe agroalimentaire Le Gouessant n'a plus recours, pour ses convois de céréales ou autres farines, à la SNCF, mais à la société EWS, transporteur ferroviaire issu du démantèlement de la société anglaise British Rail.

Cette évolution ne va pas sans poser des problèmes de sécurité. Désormais, le salarié qui assure la régulation des trains dans les petites gares n'est plus systématiquement informé des trains en circulation. Il ignore leur composition, leur longueur, leur parcours prévu, etc.

La vague de restructurations atteint maintenant la conduite des trains. La SNCF se sert de la concurrence pour exercer un chantage à l'encontre de ses salariés, en tentant d'aligner tout le monde sur des conditions de travail dégradées: journées d'amplitude plus importante, temps de conduite de nuit allongés, etc.

Le chantage s'exerce également sur les salaires: la SNCF instaure une nouvelle catégorie de conducteurs, les conducteurs de manoeuvre et lignes locales (CRML) payés au rabais. Depuis quelques mois, des conducteurs récemment embauchés à Auray, Saint-Brieuc et maintenant Rennes ont un salaire plus faible pour un temps de travail plus long.

La concurrence est ainsi devenue le hochet de l'encadrement dans tous les secteurs. Jusqu'aux ateliers d'entretien des locomotives où, pour faire accepter la mise en place d'horaires d'équipes, le transfert de l'activité vers un autre atelier SNCF est brandi comme une menace!

Et ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont le train déraille... et pas seulement en Bretagne!

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