Peugeot Sochaux : Le patron pleure la bouche pleine10/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2006.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux : Le patron pleure la bouche pleine

Le groupe PSA, qui produit les marques Peugeot et Citroën, a annoncé une baisse de ses ventes de 0,7% à l'échelle du monde. Une légère baisse donc, après dix années ininterrompues d'augmentation de la production... et des profits qu'elle a générés. Ainsi, en 1999, le site Peugeot de Sochaux comptait 17000 travailleurs, dont 7300 ouvriers de fabrication, pour produire 251000 voitures. Six ans plus tard, en 2005, il ne restait que 14400 travailleurs, dont 4800 ouvriers de fabrication, pour produire 413200 voitures. La production a augmenté de 65% en six ans, alors qu'il y a 35% d'ouvriers de fabrication de moins pour les fabriquer.

Ce sont principalement les emplois de ceux qui créent directement les richesses, les ouvriers de fabrication sur les chaînes, qui ont été supprimés. L'augmentation considérable de la productivité ne s'explique pas seulement par le progrès technique ou la robotisation, mais plutôt par des départs en retraite qui, en grande partie, n'ont pas été remplacés et la chasse à la moindre seconde de répit sur le temps de travail en chaîne, sans parler de l'accélération des cadences.

La conséquence en est une fatigue accrue pour tous. De plus en plus nombreux sont les ouvriers dont les articulations sont abîmées par un travail répétitif usant, pas après des dizaines d'années de chaîne, mais après quelques années, voire quelques mois seulement. D'après les rapports annuels des médecins du travail de Sochaux, 1300 maladies professionnelles ont été déclarées ces douze dernières années, dont 130 rien qu'en 2005! 84% de ces maladies professionnelles sont des TMS (troubles musculo-squelettiques) liés à l'intensification des rythmes de travail et à la répétitivité des gestes.

Alors, ce sont les travailleurs qui auraient les meilleures raisons de protester, et pas Peugeot qui, avec des milliards d'euros de profits extirpés de leur travail, se permet de tenir des discours alarmistes sur les prétendues difficultés de l'industrie automobile. Quant à la concurrence dont se plaint PSA, le groupe pourrait très bien baisser le prix des voitures pour y faire face...

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