Logement : Borloo veut nous faire croire au Père Noël10/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2006.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Borloo veut nous faire croire au Père Noël

Jean-Louis Borloo, le ministre de la Cohésion sociale, en charge du logement, est content de lui. Il s'est félicité que 2006 ait été «l'année des records de la construction en France». Et d'ajouter: «Nous avons rattrapé le retard mais il nous faudra encore quelques années pour combler toutes ces années d'inaction et offrir à chacun un logement répondant à ses besoins».

Début janvier, son ministère avançait le chiffre d'une centaine de milliers de logements sociaux construits en 2006. Il promettait d'en construire 120 000 en 2007. Dans l'accord passé le 8 janvier avec Les enfants de Don Quichotte pour «un plan d'action renforcé pour 2007», il avance maintenant le chiffre de 160 000 logements sociaux! Cela suffit à montrer le peu de crédit qu'il faut accorder à ces annonces. Et pendant ce temps 1,4 million de personnes sont en attente d'un logement social dans le pays, à Paris ils sont 103 000 inscrits sur les listes, et à Grenoble et dans son agglomération en 2003 il y a eu 2000 logements sociaux attribués pour... 13000 demandes.

De plus, quand Borloo parle de logements sociaux, il joue sur les mots. Dans les 100000 construits en 2006 par exemple, un bon tiers correspond à des logements à loyers dits «intermédiaires», dont les propriétaires bénéficient d'avantages financiers s'ils ne louent pas trop cher, en l'occurrence environ 800 euros mensuels pour un deux-pièces à Paris. Voilà ce que Borloo entend par «logement social»!

Autre exemple qui montre que Borloo fait dire n'importe quoi aux chiffres: il explique dans le «plan d'action renforcé» du 8janvier que «la garantie des risques locatifs pour les personnes en CDD, intérim ou demandeurs d'emploi indemnisés ou salariés à faibles revenus... devrait favoriser la mise en place de 200 000 logements». Mais comment croire qu'il suffira d'une garantie pour que les propriétaires acceptent de louer 200 000 logements à des personnes en situation précaire?

À la question d'un journaliste du Parisien qui trouvait «incroyable» que la situation ait bougé si vite, Borloo a répondu que cela avait été possible parce que «la machine est relancée» et que cela aurait été de la démagogie pure et simple d'instaurer un droit opposable -au logement- sans avoir mis en place la relance du logement. Mais ce n'est pas en avançant des chiffres spectaculaires et sans fondement que Borloo réglera le problème dramatique du logement pour des millions de Français.

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