Chez Renault : Télétravail, «bureaux partagés»... Une (télé)surcharge de travail?10/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2006.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chez Renault : Télétravail, «bureaux partagés»... Une (télé)surcharge de travail?

Quelques récents reportages à la télévision ont porté sur le télétravail, une forme d'emploi qui reste encore marginale en France -aujourd'hui, seulement 7% de la population active serait concernée, contre une moyenne européenne aux alentours de 13%. Mais un certain nombre d'entreprises, comme Renault, voudraient que cette forme de travail se développe dans les années à venir.

Le télétravail, au lieu d'être effectué dans l'entreprise, peut être effectué soit à son domicile, soit dans un bureau satellite. Pour le moment il touche surtout des cadres, mais les tâches commencent à s'étendre à des activités de secrétariat, comptabilité, service de paie, en plus des commerciaux, des métiers de l'informatique...

La direction de Renault, qui évalue un poste de travail à 14000 euros par an, voudrait supprimer les coûts relatifs à l'immobilier, depuis la location de bureaux jusqu'à leur entretien, chauffage, surveillance, etc. Elle vient d'instaurer les «bureaux partagés» qui pourraient concerner, d'ici 2009, 8000 à 10000 salariés sur les 15000 de la région parisienne. L'employé n'a plus de bureau attitré. Il doit arriver tôt le matin et, muni de son ordinateur portable, s'installer là où il y a de la place dans de grands bureaux collectifs. Déjà mis en place dans quelques bureaux de Boulogne ou du Plessis-Robinson, en région parisienne, le système devrait se généraliser cette année.

Quant au télétravail à domicile, la direction envisage d'ici fin 2008 de le proposer à 1000 employés, qui travailleraient trois jours par semaine chez eux et qui viendraient à l'entreprise les deux autres jours. Certaines employées sont tentées par l'expérience, surtout pour ne plus perdre parfois jusqu'à trois heures en trajet, se fatiguer dans les transports en commun ou dans la voiture, sans compter les frais que ces moyens de transport engendrent.

L'autre avantage du télétravail à domicile, pour la direction, est de disperser les travailleurs. S'il y a le moindre contentieux avec l'employeur, comment le salarié isolé pourra-t-il faire valoir ses droits? Et comment seront comptabilisées les heures de travail, dès lors qu'on travaille chez soi? Seul chez lui, sans contact avec ses collègues de travail, le salarié pourrait être plus vulnérable et accepter une charge de travail plus importante.

Lors d'un Comité central d'entreprise (CCE) de décembre 2006, la direction de Renault a consulté les organisations syndicales sur un «projet d'offre de télétravail à domicile». La CGT et la CFDT ont voté contre. Car d'après la CGT, contrairement à l'accord national qu'elle a signé en mai 2006, la notion de volontariat à l'initiative du salarié n'apparaît plus dans le projet de la direction.

Pour le moment donc, si le télétravail commence à peine chez Renault, les «bureaux partagés», eux, commencent à se multiplier. Rien ne dit que les employés supportent longtemps cette aggravation de leurs conditions de travail. Ils pourraient alors, en plus du bruit et de la promiscuité, faire partager leur mécontentement!

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