Le tiers payant remis en cause : Le progrès à reculons20/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2003.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le tiers payant remis en cause : Le progrès à reculons

La mise en place de la réforme dite du «parcours de soins coordonné» courant 2005, avec entre autres l'obligation de choisir un médecin traitant, continue d'entraîner des conséquences néfastes pour les patients. Une des répercussions de cette nouvelle procédure est de mettre hors jeu un ancien système, celui du «médecin référent» et son principal avantage pour les patients, le tiers payant.

Auparavant, le médecin référent, volontaire, s'engageait à suivre les recommandations des Caisses maladie, en particulier à faire de la prévention et à prescrire des médicaments génériques. Le patient adhérait également volontairement et s'engageait à rester fidèle à son médecin référent. Il bénéficiait alors automatiquement du tiers payant, c'est-à-dire qu'il n'avait pas à avancer au médecin la part de la consultation prise en charge par la Sécurité sociale. Celui-ci se faisait directement rembourser par la Caisse maladie. Au total, ce dispositif, en vigueur depuis 1997, concernait environ 6000 médecins et 2millions de patients.

La loi instaurant le médecin traitant a supprimé ce «tiers payant automatique», le réservant aux seuls bénéficiaires de la CMU et aux accidentés du travail. Mais elle est restée muette sur l'avenir de ceux qui en profitaient auparavant. Il y a donc un vide juridique. Certaines caisses laissent l'ancien système continuer, en remboursant les médecins. D'autres refusent. À Paris, la même Caisse primaire laisse passer certains dossiers, et en récuse d'autres.

Lors de la discussion sur le budget de la Sécurité sociale, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a demandé aux responsables de la Caisse maladie de s'entendre avec les syndicats de médecins pour régler ce problème. Alors que c'est lui qui en a changé les règles!

Pour certaines familles nombreuses ou des retraités, qui touchent quelques euros au-dessus du maximum à ne pas dépasser pour bénéficier de la CMU, avancer les frais pour une consultation est dissuasif. Voilà le résultat des choix gouvernementaux.

Partager