Un an après Clichy-sous-Bois : La main dans le sac14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un an après Clichy-sous-Bois : La main dans le sac

Le 27 octobre 2005, deux jeunes poursuivis par la police décédaient dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois. Si on se souvient de ce tragique événement, c'est que leur mort allait être le point de départ d'une longue série d'affrontements violents entre groupes de jeunes et policiers.

À l'époque, Sarkozy promettait que toute la vérité serait faite et serait dite. Mais, sans attendre, il avait nié formellement toute responsabilité de la police dans le drame. Il avait contesté le fait que ces jeunes avaient été poursuivis par la police, ce qui les avait conduits à se réfugier dans le local EDF. Il n'y avait, disait-il à l'époque, «aucune polémique à entretenir» à ce sujet. Du bas en haut de la hiérarchie de l'État, la version était restée la même.

Un an plus tard, dans un rapport sur les événements, l'Inspection générale de la police (IGS) convient du contraire et apporte les preuves que la course-poursuite avait bien eu lieu. Au vu des enregistrements de transmissions policières, le rapport apporte également les preuves que la police savait bel et bien que ces jeunes s'étaient réfugiés dans le transformateur EDF et qu'elle avait conscience des risques qu'ils couraient: «Je pense qu'ils sont en train de s'introduire sur le site EDF». «S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau», tels sont les échanges de propos des policiers enregistrés au moment du drame. Au mieux par légèreté, au pire par refus d'apporter assistance, aucune alerte ne fut néanmoins transmise à ce moment-là à EDF, qui aurait eu pourtant le temps d'intervenir. Deux des trois jeunes qui étaient cachés dans le transformateur allaient y trouver la mort.

En choisissant de couvrir à tout prix sa police, Sarkozy mettait de l'huile sur le feu. Il joua délibérément les incendiaires, calculant que de toute façon la tournure prise par les événements alimenterait sa chasse aux bulletins de vote.

Mais maintenant qu'une partie de la vérité est révélée, il n'est toujours pas bon de la dire. S'il est difficile de nier les faits, Sarkozy n'en démord pas. Il dénonce une présentation biaisée du rapport de l'IGS par la police elle-même!

Sa philosophie est simple: quand on a commencé à mentir, autant continuer!

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