Sarkozy : Derrière la démagogie, la guerre aux travailleurs14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : Derrière la démagogie, la guerre aux travailleurs

Invité à l'émission Ripostes le 10 décembre, Nicolas Sarkozy a répété: «Le coeur de mon projet, c'est de redonner au travail la place qu'il est indispensable de lui redonner.» Ça c'est le couplet «social» de Sarkozy, la musique pour faire croire qu'il voudrait s'attaquer au chômage et «mieux récompenser le travail».

Mais évidemment, ce n'est pas d'augmenter les salaires qu'il s'agit. Car derrière les belles phrases, les mesures concrètes qu'il énonce expriment tout son mépris. Pour Sarkozy, les travailleurs pauvres n'ont qu'à travailler plus. Par exemple: «45 minutes de travail en plus par jour pour un smicard, c'est 15% d'augmentation de salaire de plus». D'ailleurs, pourquoi les travailleurs qui ont besoin de gagner plus se reposeraient-ils? Sarkozy assène avec aplomb que «les RTT, quand on n'a pas les moyens de payer des vacances à ses enfants et les week-ends... quand on n'a pas les moyens de passer les week-ends avec sa famille et de les emmener, ça ne sert à rien. Quand on gagne 1500euros par mois, ce dont on a besoin, c'est d'un salaire plus important.»

Et pour inciter les patrons à faire faire des heures supplémentaires, car c'est tout de même eux qui décident des horaires, pas les travailleurs, lesquels n'ont pas le choix, il se propose d'exonérer celles-ci de cotisations sociales et d'impôts. C'est ce qu'il appelle «un système gagnant-gagnant»!

Loin de revaloriser le travail, le fait de travailler plus longtemps pour gagner de quoi vivre ne peut qu'aboutir à une stagnation, voire à une régression du salaire horaire. En effet la pression du patronat pour ne pas augmenter les salaires, pression qui s'exerce en permanence depuis des années, se fera d'autant plus forte si les travailleurs laissent faire. Les travailleurs qui ont un emploi travailleraient plus d'heures mais seraient relativement moins payés, voilà la façon dont Sarkozy veut «récompenser» le travail!

Quant à ceux qui n'ont pas d'emploi, Sarkozy veut que «chaque personne ait intérêt à travailler plutôt qu'à rester dans la dépendance et dans l'assistance», comme si le chômage n'était pas le fait des patrons licencieurs mais la faute des chômeurs eux-mêmes, qui «choisiraient» de ne pas travailler! La solution de Sarkozy, c'est que «toute personne qui bénéficie d'un minima social doit être obligée d'exercer une activité, je dis une activité, pas un travail.» Cela voudrait dire une mise à disposition de millions de personnes gratuitement pour les employeurs: encore une mesure qui ne contribuerait pas à «revaloriser le travail»!

Contrairement à ce qu'il affirme, Sarkozy s'apprête, s'il est élu, à abaisser encore le coût du travail pour les patrons et à mener une guerre impitoyable contre «les pauvres sans travail et les travailleurs pauvres» dont il prétend se préoccuper.

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