Les handicapés manifestent : «Pour un revenu d’existence!»14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les handicapés manifestent : «Pour un revenu d’existence!»

«J'ai souhaité faire de la politique pour les personnes handicapées l'un des grands chantiers du quinquennat», avait déclaré Chirac le 14 juillet 2002, «vous pouvez compter sur mon implication personnelle et ma détermination pour mettre en oeuvre ces engagements.»

Apparemment, le chantier est resté en plan puisqu'une dizaine d'associations de handicapés ont appelé à manifester dans plusieurs villes de France, mardi 12 décembre, pour dénoncer la faiblesse des allocations qu'ils perçoivent et réclamer «un véritable revenu d'existence».

610 euros par mois, tel est le montant actuel de l'allocation adulte handicapé, avec laquelle près de 700000 personnes sont supposées vivre. C'est en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 657 euros. Pour10% d'entre eux seulement s'ajoutent 166 euros quand ils ne peuvent pas du tout travailler. Au total, près des deux tiers des handicapés (64%) vivent avec moins de 1000 euros, et 20% avec moins de 500 euros! Les associations de handicapés demandent que l'allocation adulte handicapé soit revalorisée à hauteur du smic, soit 1000 euros.

La loi handicap de juillet 2005 a apporté des améliorations en ce qui concerne les déplacements et l'accessibilité aux locaux publics. Mais elle diminue les ressources allouées aux handicapés: ainsi, l'allocation complémentaire qui prenait les aides en charge est remplacée par une «prestation de compensation au handicap» plus restrictive.

Et puis il suffit de peu de chose pour perdre tout ou partie de cet argent, puisque ce sont les revenus du ménage qui sont pris en compte. Ainsi, il suffit qu'un handicapé se marie avec une personne disposant d'un revenu pour qu'il perde son allocation, alors que le handicap, lui, ne disparaît pas, ni toutes les dépenses supplémentaires qu'il occasionne.

Les beaux discours, la main sur le coeur, Chirac n'en est pas avare à propos des handicapés. Mais l'autre main est restée au fond de la poche, crispée sur le porte-monnaie...

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