Chevènement rallie Royal : Marchandage entre vieux complices14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chevènement rallie Royal : Marchandage entre vieux complices

Si l'on en croit Ségolène Royal, nous aurions vécu, sans même nous en rendre compte, «un moment historique» durant le week-end du 9-10 décembre. Ce jour-là, J.P Chevènement décidait de rallier la candidate socialiste et annonçait son retrait de la compétition présidentielle...

Ainsi, après le Parti Radical de Gauche, (PRG) qui avait décidé d'échanger le retrait de la candidature de Christiane Taubira contre 25 circonscriptions, la transaction avec Chevènement s'est faite à un prix soldé, puisqu'il s'est retiré contre la promesse de 10 circonscriptions dont, paraît-il, 5 ou 6 seraient réellement «gagnables». Ces politiciens s'échangent des postes de parlementaires -du moins des promesses de poste-, comme des entreprises se répartissent des parts de marché.

Cela n'empêche pas Chevènement de repousser avec mépris ceux qui insinuent qu'il s'agirait d'un vulgaire marchandage, alors que, dit-il, il y aurait eu négociation et accord politique entre le Parti Socialiste et le MRC sans que l'on en connaisse pour le moment les termes.

Cependant, Ségolène Royal laisse entrevoir quelques pistes.

Elle a expliqué devant les délégués du MRC qui venaient d'avaliser la décision de leur chef de file, qu'il s'agissait de «la réconciliation entre la gauche du oui et la gauche du non». Précision nécessaire pour ceux qui croyaient, -mais y en a-t-il encore beaucoup? - que ces deux «gauches»-là étaient vraiment fâchées, ou même opposées. Et pour bien montrer qu'il s'agissait de retrouvailles entre vieux complices, elle a rappelé qu'elle avait été en phase avec Chevènement, entre autres lorsque tous deux avaient été ensemble ministres du gouvernement Jospin.

Ce rappel n'est pas si anodin car la période à laquelle Ségolène Royal fait allusion se situe entre 1997 et 2000. Elle était alors ministre déléguée chargée de l'Enseignement scolaire, tandis que Chevènement était ministre de l'Intérieur. Il a laissé de son passage à ce poste une loi portant son nom, réglementant durement la situation des émigrés, qui s'inscrivait dans la lignée d'une loi non moins tristement célèbre, la loi Pasqua... Ce fut dans cette période aussi que Chevènement rendit célèbre le terme de «sauvageon» qui fut entendu par la jeunesse des banlieues comme une injure du même type que celles qu'utilise aujourd'hui Sarkozy à son égard.

C'est avec cette politique-là que S. Royal se déclare en phase. Plus encore pour l'avenir que pour le passé...

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