TRW — Bouzonville (Moselle) : Coup de frein contre les pressions07/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2001.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TRW — Bouzonville (Moselle) : Coup de frein contre les pressions

90% des 800 travailleurs de l'usine TRW de Bouzonville en Moselle ont fait grève deux jours, les 20 et 21 novembre, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-CFDT-UNSA, contre la dégradation des conditions de travail et les suppressions de postes. Ils demandaient également que deux directeurs particulièrement odieux ne soient plus en contact avec le personnel.

La direction a dû reculer. D'une part, elle a été contrainte de payer les deux jours de grève; d'autre part, elle s'est engagée à revoir l'organisation du travail, à réexaminer les sanctions prises cette année et elle a accepté l'éloignement des directeurs. Ces derniers n'ont d'ailleurs pas demandé leur reste: ils ont démissionné le lendemain! Autant dire que la grève a été un succès et que les travailleurs ont repris avec le sourire, même si tout n'est pas réglé.

Depuis deux ans, dans cette usine qui fabrique des systèmes de freinage pour l'automobile, la direction mène une attaque en règle contre les travailleurs. Elle a dénoncé tous les accords d'entreprise conclus depuis... 1972! Elle a ainsi volé les quatorze jours de RTT obtenus en échange du maintien de l'horaire au moment des 35 heures. Depuis, les travailleurs n'en peuvent plus, ils sont à bout. Comme le dénonçait sur France3 un délégué CGT, il y a eu 270enregistrements à l'infirmerie pour 2005. Sans parler des maladies professionnelles liées aux cadences infernales, comme les tendinites: 50nouveaux cas en 2004 et 45 en 2005.

TRW Automotive est un trust employant 60000 personnes dans le monde qui, en prime, se paye le culot d'invoquer la concurrence étrangère et de menacer en permanence les travailleurs d'une délocalisation à l'Est. Il n'a rien d'un petit industriel dans la dèche: il vient de racheter pour 209 millions de dollars à Northrop Grumman, son ancienne maison-mère, les actionsTRW encore détenues par Northrop. L'opération va rapporter à Northrop un joli bénéfice de 72 millions, une manière de vider les caisses de TRW en remplissant celles de Northrop pour ensuite se plaindre que «ça va mal».

Un peu plus de lumière sur la circulation de l'argent entre tous ces groupes éclairerait à quel point, pendant qu'ils pleurent misère, les milliards volent d'une poche à une autre, mais sans jamais passer par celles des travailleurs. Des milliards volés sur le travail des ouvriers en leur rendant la vie insupportable.

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