Restos du coeur : Un monde sans pitié pour les pauvres07/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2001.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Restos du coeur : Un monde sans pitié pour les pauvres

Les 1900 Restaurants du coeur rouvrent le 4 décembre. L'hiver dernier, 48000 bénévoles avaient distribué 75 millions de repas à plus de 670000 personnes dont près de 30000 bébés. Quand Coluche avait créé les Restos du coeur en 1985, 5000 bénévoles avaient répondu à son appel et distribué 8,5 millions de repas.

Le président des Restos du coeur déclare que l'objectif fixé par Coluche reste le sien: «Tout mettre en oeuvre pour aider les gens... mais aussi faire en sorte qu'ils aient les moyens de ne plus revenir.»

Mais en vingt ans, l'association n'a cessé de développer ses activités. En 1995, elle inaugurait la première «Péniche du coeur» pour accueillir des sans-abri. L'hiver dernier, près de 10000 personnes étaient hébergées. En 1997, «pour lutter contre l'exclusion à la racine», les Restos du coeur ouvraient les premiers «ateliers de lutte contre l'illettrisme», animés par des étudiants et des retraités de l'enseignement. Cet hiver, une cinquantaine vont être créés.

En 2006, les laissés-pourcompte de la société ont encore plus besoin des Restos du coeur et de toutes les associations caritatives, qui distribuent chaque année 250 millions de repas. Même le très officiel Insee a dû reconnaître, dans une étude publiée mi-novembre, qu'en 2004 près du quart de la population française -treize millions de personnes- était confronté à la pauvreté. Et le journal Le Parisien du mardi 5 décembre pouvait faire sa Une et consacrer un dossier entier à ceux qu'il appelle les «damnés du périph», «cent, deux cents peut-être beaucoup plus» dit le journal, qui survivent sur les talus du périphérique parisien dans une quinzaine de campements.

Dans un des pays les plus riches du monde, c'est la charité publique qui, cet hiver encore, sera censée pallier les insuffisances d'un État dont la tâche urgente devrait être de nourrir ceux qui ont faim, loger ceux qui n'ont pas de toit et créer des emplois pour lutter contre la précarité.

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