École Buissonnière –Toulouse : À trois ans, arrêté avec ses parents sans papiers07/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2001.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

École Buissonnière –Toulouse : À trois ans, arrêté avec ses parents sans papiers

À l'école maternelle Buissonnière de Toulouse, parents et enseignants se mobilisent contre l'expulsion de deux familles scolarisant leurs enfants à l'école.

La famille Meftah, dont les deux enfants sont nés en France, est dans une situation extrêmement précaire. M.Meftah a une carte de séjour de dix ans et un emploi, mais sa femme n'a pas obtenu le renouvellement de la sienne. Avant l'été, un courrier signé du préfet lui demandait de quitter le territoire et notifiait à cette mère de famille que son retour dans son pays d'origine... ne gênerait en rien sa vie de famille!

Des pétitions et des rassemblements devant la préfecture, la mairie de quartier, l'école maternelle, n'ont pas empêché le préfet d'envoyer la police à son domicile pour lui notifier un arrêté d'expulsion. Depuis jeudi 23 novembre elle vit cachée et sa fille ne fréquente plus l'école. Les enseignants ont décidé d'organiser un système de ramassage avec les parents d'élèves pour que la petite Meftah puisse revenir à l'école sans danger.

Dans le groupe scolaire, d'autres enfants dont les parents n'ont pas de papiers vivent dans la crainte d'une expulsion. Cependant la mobilisation a encouragé une autre famille, originaire de Madagascar, à solliciter l'aide du Réseau éducation sans frontières et des parents et enseignants.

Antonio Ranaivosolo est né en France et il a trois ans. Scolarisé depuis octobre 2005, il ne remplit pas, à un mois près, les conditions de la circulaire de régularisation de l'été. Mercredi 29novembre au matin, la police réussissait à emmener la famille au centre de rétention de Toulouse. Parents et enseignants ont manifesté devant la préfecture le jour même. Le lendemain ils occupaient l'école et manifestaient à la mairie de quartier. Personne ne voulant accepter cette situation, la mobilisation continua jusqu'au vendredi, jour où son cas devait être examiné au tribunal administratif.

À 15 heures ce jour-là, la salle du tribunal aurait pu contenir tout le monde si la police n'avait pas filtré les entrées. Dans une salle pouvant accueillir 80 personnes, une quinzaine de policiers «surveillaient» une trentaine d'auditeurs alors qu'une vingtaine de personnes restaient dehors pour manifester leur soutien.

Le tribunal a accordé un répit à Antonio et à sa famille, en invoquant le fait que la préfecture avait décidé l'expulsion sans tenir compte du traitement médical que doit suivre cet enfant.

Derrière l'argument juridique, personne ne doute que ce répit a été gagné par la mobilisation des parents et des enseignants. Celle-ci se maintient car, si cette famille est enfin rentrée chez elle, elle n'a toujours pas de permis de séjour.

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