Centre de rétention du Canet – Marseille : Mort d’un sans-papiers07/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2001.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centre de rétention du Canet – Marseille : Mort d’un sans-papiers

Un homme de 22 ans, d'origine kurde, Kazim Kustule, s'est pendu avec ses draps, dans sa cellule du Centre de rétention du Canet, à Marseille, vendredi 1erdécembre. Son co-retenu avait bien alerté les gardiens après lui avoir porté assistance, mais il a fallu une demi-heure avant que des secours arrivent. Trop tard.

Ouvrier du bâtiment, il avait été interpellé sur un chantier du Vaucluse le 22 novembre. Depuis, enfermé dans le centre de rétention, il était en instance d'expulsion.

Les «retenus» dénoncent chaque fois qu'ils le peuvent le manque de moyens matériels, le manque de soins. L'un d'eux explique que depuis 18 jours qu'il est enfermé il n'a vu ni médecin, ni psychologue.

Dans ce centre, 136 places sont prévues pour des expulsions rapides. Pour hâter les procédures d'expulsion, ce centre possède en son sein une salle d'audience où les juges peuvent prononcer rapidement leur sentence, à l'abri du regard du public. Lors de l'ouverture du centre en septembre 2006, de nombreux avocats avaient déjà dénoncé la tenue de ce tribunal caché.

Un membre de la Cimade, organisation d'entraide autorisée à apporter un peu d'aide aux détenus, précise: «Ici, ça tourne à plein régime. Depuis deux jours on a 85personnes. Hier, 34 étrangers ont été présentés au TGI (tribunal de grande instance). Quand ils sortent de 24 heures de garde à vue, certains sont encore en salopette de travail. Ils sont usés, épuisés.»

Après la mort de ce jeune ouvrier, un Égyptien de 32 ans, épileptique, asthmatique et ne bénéficiant d'aucun soin, a été retrouvé dans un état critique pendu à une fenêtre. Un mineur marocain de 16ans aurait aussi tenté de se suicider. Tous deux sont maintenant hors de danger.

Le seul crime de tous ces travailleurs est d'essayer de vivre.

Partager