PSA Peugeot-Citroën : Derrière des PDG médiatiques la dictature d’une grande famille bourgeoise29/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2000.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot-Citroën : Derrière des PDG médiatiques la dictature d’une grande famille bourgeoise

«Chez les Peugeot, on n'aime pas ça. Se retrouver en pleine lumière sans l'avoir décidé», explique le magazine L'Expansion de novembre, qui consacre un dossier à la famille Peugeot, l'actionnaire principal du groupe PSA et son véritable patron. Comme bien des familles de la très grande bourgeoisie, les Peugeot n'occupent pas le devant de la scène, ils laissent habituellement ce rôle à leurs PDG.

Certes, toute une tripotée de membres de la famille Peugeot occupe au sein du groupe des fauteuils de direction aussi confortables que bien payés. Mais la famille tire sa fortune de la possession de la majorité du capital de PSA. Elle contrôle le groupe au moyen de quatre sociétés financières qui, respectant l'adage «on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier», ont des participations dans bien d'autres secteurs qui vont de l'électroménager (SEB) au luxe (Compagnie du Louvre), à des concessionnaires d'autoroutes (Sanef), en passant par les grands vins avec le rachat récent d'un premier cru de sauternes, le Château Guiraud.

Suite au départ en retraite de l'actuel PDG, Folz, la famille Peugeot a dû trouver un remplaçant. Selon L'Expansion il aurait été un moment question que ce soit un Peugeot, Robert, qui cale ses fesses dans le fauteuil laissé libre par Folz. Mais, selon un membre influent de la famille, il y aurait eu des hésitations car «pour diriger le groupe, il faudrait que Robert travaille un peu plus», ce qui serait un problème, vu «l'attachement du prénommé Robert pour sa chasse en Espagne». Voilà pour qui, et pour quoi, on augmente les cadences sur les chaînes de production de Peugeot et Citroën!

Mais finalement, les Peugeot ont choisi Streiff, l'éphémère patron d'Airbus, comme commis à la tête de PSA, avec pour mission de faire décoller encore plus haut les profits du groupe. Plus haut car, malgré les discours sur les prétendues difficultés de l'industrie automobile, le groupe PSA se porte comme un charme: en dix ans, le cours de l'action a été multiplié par deux, la production de voitures des marques Peugeot et Citroën a quasiment doublé et le groupe est assis sur une montagne de bénéfices. Par contre, la précarité s'est généralisée dans les usines.

«L'avenir de 126 000 personnes dans l'hexagone et de plus de 208 000 personnes dans le monde dépend de quelques dizaines de cousins ou apparentés», constate L'Expansion. Eh oui, les décisions d'une poignée d'actionnaires qui agissent hors de tout contrôle peuvent avoir des conséquences sur des centaines de milliers de travailleurs. Comment peut-on appeler ce pouvoir autrement que dictature du capital?

Étienne HOURDIN

Jeudi 23 novembre, notre camarade Arlette Laguiller est intervenue devant les ouvriers de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. Dans cette usine où, comme dans les autres usines du groupe, des centaines d'intérimaires ont été mis à la porte, elle a dénoncé ce que les patrons ne veulent pas appeler des licenciements, au moment où les actionnaires, famille Peugeot en tête, recueillent des milliards d'euros de dividendes.

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