Université de Rennes 1 : Contre l'expulsion d'un étudiant sans papiers.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université de Rennes 1 : Contre l'expulsion d'un étudiant sans papiers.

À la fac de sciences de Rennes, l'expulsion d'un étudiant sans papiers et de son père a été empêchée par une mobilisationdes étudiants et des profs.

Illya et Sergiy, un jeune étudiant ukrainien et son père, sont arrivés en France il y a quatre ans. Pour avoir dénoncé les agissements de la pègre de Kiev, qui là-bas se confond avec l'appareil d'État, Sergiy s'est retrouvé dans le collimateur du pouvoir local. Les pressions contre lui sont allées crescendo -agressions, menaces- jusqu'à ce que ses deux autres fils, Ivan et Nikolaï, soient assassinés.

À leur arrivée, Illya et Sergiy demandent le statut de réfugiés politiques, mais leur dossier est rejeté par l'Ofpra. Les services français nient l'implication des autorités ukrainiennes dans l'affaire, et disent que le combat contre la mafia n'est pas un combat politique. On leur explique même que, si la corruption a bien existé en Ukraine, ce n'est plus vrai depuis la "révolution Orange" ! Durant quatre ans, tous les recours auprès du préfet de Loire-Atlantique sont rejetés.

En septembre dernier, les étudiants de l'université de Rennes 1, où étudie Illya, découvrent qu'un des leurs est menacé d'expulsion. Il risque notamment la prison pour "désertion" dans son pays, n'ayant pas fait son service militaire. Très vite, la solidarité s'organise pour défendre Illya et son père.

Finalement une promesse de carte de séjour est obtenue... pour Illya seulement. Mais pour lui, c'est clair : si son père est expulsé, il repart avec lui en Ukraine. Enfin, jeudi 16 novembre, les derniers recours ont été rejetés. Le préfet a tout de même accordé une carte de séjour d'un an renouvelable à Illya et Sergiy.

Le statut de réfugié politique ne leur est cependant toujours pas accordé, et leur situation reste évidemment précaire. Pour ce cas provisoirement réglé, combien d'autres sans-papiers sont livrés à eux-mêmes dans la guerre que Sarkozy leur mène ? La mobilisation de Rennes 1 montre que la solidarité peut éviter le pire !

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