Réchauffement de la planète : Pour les gouvernants et les industriels, il n'y a pas le feu.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réchauffement de la planète : Pour les gouvernants et les industriels, il n'y a pas le feu.

Du 6 au 17 novembre a eu lieu à Nairobi, au Kenya, la douzième conférence des Nations unies sur le changement climatique. Quinze jours de discussion, 180 pays représentés, six mille participants, tout cela pour... élaborer le calendrier des discussions futures. Il n'est pas bien sûr que l'organisation de cette réunion, le transport des délégués, en avion jusqu'au Kenya, puis en voiture jusqu'à la salle de réunion, n'ait pas produit davantage de gaz à effet de serre qu'elle n'en a évité.

En 1997 avait été signé le protocole d'accord de Kyoto, qui prévoyait que les 35 pays industrialisés signataires devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % d'ici à 2012, par rapport à leur niveau de 1990. Les USA, suivis de l'Australie, n'avaient pas signé cet accord pourtant extrêmement timoré, au prétexte qu'il pouvait, selon eux, mettre en péril leur économie. Mais les pays signataires n'ont pas, eux non plus, pris la voie d'une véritable réduction, et certainement pas du seul fait des États-Unis. Et rien n'indique que ces chiffres vont baisser.

Les spécialistes se disputent sur le rôle et surtout la part réelle de responsabilité de ces gaz dans le réchauffement de la planète. Même si la température moyenne augmente depuis plus de dix mille ans, une époque où les feux de bois de nos ancêtres ne risquaient pas d'augmenter beaucoup l'effet de serre, il est fort probable que rejeter massivement du gaz carbonique ou du dioxyde d'azote dans l'atmosphère relève d'une scandaleuse irresponsabilité de ceux qui sont les principaux producteurs de ces déchets et, en premier lieu, les industriels. Dans notre société, ils répandent, dégazent, dispersent, rejettent, comme si l'environnement était leur poubelle, au lieu de recycler, de récupérer, de filtrer, de retraiter, de stocker les déchets de leur production. Tout cela pour gérer le court terme en évitant le surcoût des mesures de protection.

Les conférences à répétition -la prochaine aura lieu en 2007 à Bali- n'y changent pas grand-chose. Celle de Nairobi a décidé que les pourparlers pour prévoir une suite au protocole de Kyoto devront s'engager dès 2008. Certes, surtout qu'il est à présent question de diminuer la production des gaz à effet de serre non plus de 5 % , mais de 50 % avant 2050, et que personne n'envisage de mesure autoritaire, imposant aux industriels le recyclage ou le stockage de leurs déchets. Alors, il faudrait en effet s'y prendre de bonne heure.

À partir de 2012, il est prévu que même les pays pauvres, accusés de liquider trop vite leurs forêts, soient mis à contribution, pendant que les pays riches seraient invités à y effectuer des investissements "non polluants". Le genre d'investissements qu'ils ne font pas chez eux.

Le capitalisme et les gouvernements à leur dévotion ne semblent pas en mesure de s'attaquer à la pollution de l'atmosphère terrestre parce que, pour cela, il faudrait oser toucher aux profits des industriels.

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