Rachats, fusions, investissements : Le grand Monopoly.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rachats, fusions, investissements : Le grand Monopoly.

Le groupe américain Blackstone, un des plus grands fonds d'investissements au monde, possesseur entre autres d'Orangina et de Center Parks, vient de racheter un promoteur immobilier gérant de bureaux, Equity Office, pour 36 milliards de dollars. C'est un record. Comme souvent dans ce type d'acquisition, l'acquéreur espère dégager rapidement des bénéfices, annuler les dettes de l'entreprise et la revendre avec une plus-value à un autre fonds d'investissements. C'est ainsi, en effet, que tout ce petit monde de la grosse finance se revend mutuellement ses participations avec profit et enrichit ses actionnaires.

En France aussi, les fonds d'investissements ont racheté plusieurs milliers d'entreprises et les fusions -acquisitions sont reparties. Des groupes financiers, des secteurs financiers d'entreprises industrielles ont recommencé leur jeu spéculatif interrompu un moment par la crise financière, l'éclatement de la "bulle spéculative" des nouvelles technologies au début des années 2000.

Les sociétés du CAC 40 ont annoncé 84 milliards d'euros de bénéfices net pour 2005, et leur problème est de les utiliser. Elles augmentent les dividendes des actionnaires, rachètent leurs propres actions, mais aussi se targuent maintenant d'investir. Mais pour elles cela ne signifie pas investir pour produire plus et encore moins pour alléger le travail des salariés, mais pour racheter le concurrent, s'emparer de sa part de marché et, à deux, résister davantage aux autres concurrents, jusqu'à la prochaine acquisition. Suez-GDF, Mittal-Arcelor, la BNP et une banque italienne (BNL), le Crédit Agricole et la banque grecque Emporiki, en sont entre autres, des exemples récents. Tout leur est bon pour augmenter leurs profits ; et le désengagement de l'État dans les services publics leur ouvre un nouveau champ de bataille économique.

Mais toute cette agitation essentiellement improductive, tous ces milliards qu'ils jettent dans ce grand Monopoly, ils les ont d'abord extorqués aux travailleurs, à ceux qui produisent et qu'ils finissent par jeter dehors pour réduire les dépenses, quand leurs coups de Bourse se terminent en coups de Trafalgar. Une belle démonstration de ce qu'est la "croissance" dans le monde capitaliste.

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