Peugeot-Citroën - Aulnay-sous-Bois (93) : Les intérimaires font reculer la direction.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën - Aulnay-sous-Bois (93) : Les intérimaires font reculer la direction.

Une centaine de travailleurs intérimaires de Peugeot-Citroën Aulnay ont fait grève mercredi 16 novembre, exigeant d'être payés pour les jours de chômage que la direction leur a imposés, comme au reste de l'usine, une semaine entière en octobre. La grève s'est poursuivie jusqu'au vendredi. Entre-temps, la direction cédait pour tous les intérimaires, près de 500 travailleurs. C'est la première grève de travailleurs intérimaires à Aulnay.

C'est au moment de la paie d'octobre, au vu des montants encore plus bas que d'habitude, inférieurs à 1000 euros, qu'un petit noyau d'intérimaires quittaient la chaîne et manifestaient pour leurs salaires. Ils entraînaient une centaine d'entre eux et d'autres travailleurs en contrat CDI, qui se joignirent à eux par solidarité.

Suite à la semaine chômée d'octobre, les travailleurs avec des contrats classiques ont eu leur salaire maintenu par le biais des "compteurs" de "capital temps". Il n'en était pas de même pour ceux qui sont intérimaires. Ces derniers doivent attendre la fin de leur mission pour être payés, en vertu d'un accord PSA de fin 2003 (signé par CFDT, FO, CFTC, SIA) qui "annualise" le temps de travail des intérimaires ! C'est une aberration voulue par PSA pour repousser le paiement en fin de mission.

Mais, entre-temps, il faut bien vivre. Alors les intérimaires ont utilisé le bon moyen : la grève. La direction a bien essayé de remplacer les grévistes à leur poste, cette fois-ci par des embauchés. Mais beaucoup ont refusé... d'autant plus que les postes tenus par les intérimaires sont parmi les plus durs à tenir ! Les chefs ont dû s'y mettre mais cela n'a pas suffi. L'un des montages s'est arrêté ; la direction reconnaît avoir perdu 80 voitures.

Elle a voulu menacer les intérimaires de ne pas être payés du tout, en faisant téléphoner par les entreprises d'intérim... mais cette tentative de pression a eu l'effet contraire ! Finalement, le mercredi soir, la direction cédait partiellement en acceptant de payer deux jours chômés. Puis, devant la grève qui continuait, elle a dû finir par craquer en acceptant de payer les autres jours chômés. Si bien que les intérimaires auront leur paie normale.

Ce sont maintenant les employeurs des entreprises d'intérim qui téléphonent en disant que les chèques sont prêts... Comme quoi, il y a des actions qui rendent les patrons un peu raisonnables !

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