Les entreprises du CAC 40, l'indice de la Bourse de Paris, se portent bien : plus de 25 % de croissance du bénéfice net entre 2004 et 2005 et presque autant quand on compare le premier semestre 2005 et celui de 2006.

En revanche, ce qui se porte mal, c'est la part de leurs profits qu'elles sont censées consacrer aux impôts pour financer les infrastructures et les services publics qu'elles utilisent. En France, en 2004-2005, le taux effectif aurait dû être de 35 % des bénéfices. Mais, sur les 40 entreprises du CAC 40, seules trois (Total, EDF et Bouygues) ont effectivement payé ce taux. Les autres ont pu s'en abstenir sans problèmes ; certaines, comme Alcatel, Vivendi, Thomson, ont fait valoir leurs pertes importantes des années antérieures, qui leur permettent de réduire leurs impôts, même si elles recommencent à faire des bénéfices. D'autres -BNP Paribas, L'Oréal les AGF...- se sont contentées d'un taux d'imposition de 20 % à 25 % de leurs bénéfices, voire moins, comme Renault imposé à 12,3 % . La revue Alternatives économiques, qui relate ces faits, conclut : "Carlos Ghosn n'est visiblement pas seulement un "cost killer" (tueur de coûts) en interne ou chez les sous-traitants, il maîtrise aussi parfaitement l'art de verser très peu d'impôts à l'État." Sans aucun doute.

Mais apparemment l'État n'est pas rancunier, puisque le taux officiel d'imposition a été ramené à 33,3 % en 2006 !