CNE : Licenciements toujours abusifs.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CNE : Licenciements toujours abusifs.

Lundi 20 novembre, le conseil des prud'hommes de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, a jugé abusif le licenciement de cinq travailleurs embauchés en contrat nouvelle embauche (CNE) dans un commerce de la ville, qui avaient déposé une requête le 11 avril dernier.

Une de ces salariés, épuisée par plus de soixante-quinze heures de travail consécutifs sur six jours, avait été licenciée dès le premier jour de son arrêt de travail. Deux autres salariées avaient été mises à la porte après avoir réclamé le paiement de leurs heures supplémentaires. Un autre encore avait été, quant à lui, congédié à son retour de congé paternité.

Les travailleurs de Luneville, qui réclament 75000 euros de dommages et intérêts, auront eu au moins la petite satisfaction morale de voir leur patron désapprouvé par un tribunal des prud'hommes. Mais, comme beaucoup d'autres travailleurs embauchés en CNE, ils n'en ont pas moins perdu leur travail.

Depuis l'ordonnance du 2 août 2005, le contrat nouvelle embauche, ce nouveau contrat précaire prévu pour les entreprises de vingt salariés et moins, peut être rompu par l'employeur sans justification durant les deux premières années.

Depuis sa mise en place, de nombreux travailleurs ont attaqué en justice, obtenant parfois une reconnaissance du côté abusif de leur licenciement ou même des dédommagements financiers, mais pas toujours.

Malgré la création de ce nouveau contrat, les patrons ne semblent pourtant pas encore satisfaits : ils rêvent de pouvoir licencier encore plus facilement. C'est pourquoi le gouvernement, toujours prompt à aller au-devant des désirs des patrons, s'était précipité pour créer, dans la foulée du CNE, son petit frère, le CPE, contrat première embauche. Ce contrat concernait les jeunes de moins de 26 ans embauchés dans une entreprise, quelle que soit sa taille cette fois.

Mais fort heureusement, cette fois, ils sont tombés sur un os et le CPE a dû être rangé au fond d'un tiroir. Voilà qui montre la voie à suivre pour limiter l'arbitraire patronal.

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