Alstom-Belfort (Machines Électriques) : La grève pour les salaires.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom-Belfort (Machines Électriques) : La grève pour les salaires.

Depuis lundi matin 13 novembre, c'est la grève dans les ateliers de Machines Électriques d'Alstom-Belfort, l'un des deux secteurs de la filiale TurboMachines où sont fabriqués les alternateurs de centrales. Partie de l'atelier Isotenax, elle s'est rapidement propagée dans tout ce secteur où travaillent 120 ouvrières et ouvriers, répartis sur deux équipes, la nuit et le week-end.

Les revendications portent sur les salaires : 150 euros d'augmentation générale sur le salaire de base, et une prime exceptionnelle de 1000 euros. Depuis des mois, le mécontentement couvait face à une direction qui pressait toujours plus les travailleurs, pour tenir des délais de plus en plus serrés, pour faire des heures supplémentaires ou encore refuser les jours de congés RTT. Après huit ans avec zéro centime d'augmentation générale, des années avec de longues périodes de chômage partiel payé à 50 % , et des centaines de licenciements, les ouvriers ont eu droit cette année à 25 euros d'augmentation, alors que le PDG d'Alstom, Kron, vient de s'augmenter de 37 % , touchant un salaire de 187000 euros mensuels.

Au même moment, les journaux étalaient les 67 % de hausse des profits d'Alstom sur les six derniers mois. "Maintenant, il y en a assez des sacrifices toujours pour les mêmes. On veut notre part du gâteau", entendait-on.

Alors que la production est complètement arrêtée et les ateliers déserts, tous les matins, une cinquantaine de grévistes se rassemblent avec les délégués CGT, CFDT et FO ; quant aux chefs, ils évitent soigneusement toute attitude provocante à l'égard des grévistes. Aux Turbines Vapeur, l'autre principal secteur de TurboMachines, sans avoir encore rejoint la grève, les travailleurs ont débrayé tous les jours dans les deux équipes pour les mêmes revendications, diminuant fortement la production.

Lundi matin 20 novembre, après une semaine de grève et un week-end où, cette fois, ça n'a pas travaillé, c'est à une soixantaine, donc un peu plus nombreux, que les ouvriers de Machines Électriques se sont retrouvés, avec la détermination à continuer, tant que la direction ne répondrait pas en espèces sonnantes et trébuchantes aux revendications. Car, jusqu'à présent, elle veut bien discuter des problèmes d'ambiance de travail, mais pour les salaires, elle propose... d'avancer au 15 décembre les réunions de négociations salariales prévues pour 2007. "Ce n'est pas une réunion qu'on veut, c'est du pognon", disent les grévistes. Revenant à chaque fois avec une proposition d'accord d'intéressement, inexistant jusqu'à présent à TurboMachines, mardi matin 21 novembre la direction avançait le chiffre d'une prime de 400 euros calculée sur les résultats des six derniers mois. "Cela est très insuffisant ! " ont dit les ouvriers.

Tout en mesurant la difficulté à pouvoir, seuls, faire céder Alstom, les travailleurs de Machines Électriques continuent leur grève. C'est d'autant plus remarquable que, dans cette usine, la dernière grève pour les salaires remonte à 1994.

Partager