Air France et les expulsions : Le personnel navigant n'est pas à la botte de Sarkozy.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Air France et les expulsions : Le personnel navigant n'est pas à la botte de Sarkozy.

Le directeur général de la police nationale est, dit-il, content des commandants de bord d'Air France qui aident les services de police à expulser de force des immigrés sans papiers, même quand ils se débattent et que des passagers protestent.

C'est le journal Libération qui rapporte les félicitations adressées par ce monsieur à Jean-Cyril Spinetta, président d'Air France, pour qu'il les communique aux commandants de bord compréhensifs. Et sur sa lancée, il dénonce un commandant de bord qui, cédant aux protestations, a fait débarquer un expulsable.

Si la décision de débarquer avant le décollage un reconduit à la frontière appartient au seul commandant de bord, tous les personnels navigants (commerciaux, hôtesses, stewards, pilotes) sont confrontés à ces drames humains. Ils doivent prendre parti dans leur travail : soit protester, et devoir rendre des comptes et risquer des sanctions disciplinaires (y compris d'ailleurs le commandant de bord), soit aider la police à renvoyer ces femmes et ces hommes vers la misère, parfois la répression ou la mort.

Ces salariés ont souvent fait savoir leur indignation et leur désaccord sur le sale boulot qu'on voulait leur imposer, ce qui a fait échouer plusieurs fois des expulsions. Les syndicats d'Air France protestent aussi, refusant que "le personnel des compagnies aériennes se transforme en auxiliaire de la police".

Pour le moment, la direction d'Air France reste sourde aux protestations, d'autant plus, dénoncent les syndicats, que ces expulsions rapportent à la compagnie. Les expulsés ainsi que leur escorte payent plein tarif, par exemple 1200 à 1500 euros pour un aller simple Paris-Bamako.

Les propos du directeur de la police nationale montrent, en fait, qu'il craint la multiplication des incidents et des refus de décollage. D'où son intervention pour demander au président d'Air France d'agir pour essayer d'obliger tout le personnel navigant de la compagnie à collaborer pleinement avec les services de police. Mais ces salariés n'ont pas envie de jouer les auxiliaires d'un Sarkozy qui veut séduire la fraction la plus réactionnaire de l'électorat par ces démonstrations anti-immigrés. Il faut imposer l'arrêt des expulsions et la régularisation de toutes les familles de sans-papiers !

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