Modeluxe – Chilly-Mazarin (91) : Le préfet contraint de reculer08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Modeluxe – Chilly-Mazarin (91) : Le préfet contraint de reculer

Après plusieurs jours de grève en octobre dernier, le préfet de l'Essonne vient de s'engager à régulariser les dix-huit travailleurs sans papiers de la blanchisserie industrielle Modeluxe, située à Chilly-Mazarin, dans l'Essonne, en banlieue parisienne. Ces dix-huit travailleurs immigrés sans papiers sont soutenus dans la lutte par l'ensemble des salariés de l'usine.

Modeluxe emploie 162 personnes, en très grande majorité des travailleurs étrangers provenant d'Afrique de l'Ouest. Les conditions de travail dans cette blanchisserie -où est lavé et repassé le linge des grands hôtels- sont extrêmement pénibles: chaleur étouffante, pressions de l'encadrement, horaires à rallonges, cadences infernales, travail six jours sur sept... pour des salaires dérisoires!

Depuis des années, la direction embauchait nombre de travailleurs sans papiers. La préfecture de l'Essonne était au courant. En 2004, après une descente de police, elle en avait recensé plusieurs dizaines, mais avait accepté alors de prolonger leur contrat de travail, expliquant qu'elle étudierait les dossiers de régularisation. Pendant deux ans, ces salariés ont continué à travailler comme si de rien n'était. Fin septembre, l'usine comptait toujours dix-huit salariés sans papiers. Prenant le prétexte du rachat de l'entreprise par un autre groupe financier, le patron en profita pour tenter de licencier les travailleurs en situation irrégulière... sous le prétexte fallacieux qu'ils n'avaient pas de papiers lors de l'embauche!

La colère des salariés fut unanime: toute l'usine se mit alors en grève pour faire céder le patron et son complice, le préfet. Ce dernier n'avait nullement l'intention de régulariser les travailleurs étrangers sans papiers, et s'il avait accepté de prolonger leur contrat de travail, c'était en laissant au patron la possibilité de mieux les licencier les uns après les autres. Tous ces calculs ont été déjoués par la mobilisation de l'ensemble des salariés de l'usine.

Aujourd'hui, grâce à la grève de l'ensemble des salariés de l'usine, la direction a dû remballer son plan de licenciements et le préfet de l'Essonne s'est s'engagé à régulariser tout le monde.

Mais la vigilance reste toujours de mise, tant que tout le monde n'aura pas été régularisé effectivement.

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