Le Medef voudrait, en plus, que les syndicats disent amen!08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Medef voudrait, en plus, que les syndicats disent amen!

Le 23 octobre dernier, le Medef a proposé aux cinq confédérations syndicales, CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC, une série de réunions en commun dans des «groupes de travail» sur le contrat de travail, la sécurisation des parcours professionnels et l'assurance chômage. La CGT vient de faire savoir qu'elle se refuse d'être «co-organisatrice» de ce que le Medef appelle les «délibérations sociales», tout en se réservant la possibilité d'y participer «au cas par cas», en fonction de ce qu'elle estimera «efficace au service de l'intérêt des salariés».

En effet il faut de l'aplomb à l'organisation patronale pour proposer aux syndicats de discuter gentiment, comme si de rien n'était, alors que le projet du Medef est de supprimer les quelques garde-fous qui empêchent les patrons de faire travailler sans aucune limitation et de licencier les salariés selon leur bon vouloir, à n'importe quel moment, et ensuite de faire passer le plus vite possible les chômeurs dans un régime d'assistance aux frais de l'État.

En fait de «parcours professionnel», ce que le Medef propose, c'est d'aggraver la précarité des salariés toute leur vie. Et pour aller dans cette direction, le patronat est fort bien servi par le gouvernement. Celui-ci était même allé au-devant des désirs du Medef en proposant le CPE, qu'il a dû rengainer face à la mobilisation des jeunes. En revanche, le CNE, qui aggrave la précarité dans les petites entreprises, est toujours là. La présidente du Medef, Laurence Parisot, vient de se réjouir que les patrons l'aient utilisé et elle en a félicité le gouvernement.

Comme Chirac, Villepin ou Borloo, Laurence Parisot s'est déclarée satisfaite de la baisse du chômage enregistrée en septembre. Ces gens-là sont bien les seuls à pouvoir s'en réjouir, car cette baisse du chômage dans les statistiques n'est qu'un trompe-l'oeil tandis que l'aggravation de la précarité, elle, est bien réelle. La dirigeante du patronat a renchéri en disant qu'on peut «faire encore mieux. Pour cela, il y a d'autres réformes à envisager. Je pense, bien sûr, à la réforme du marché du travail». Le Medef ne fait pas mystère de ses intentions d'aller vers la suppression du contrat de travail.

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