Duralex – Orléans : Quand il faut mettre un patron au tribunal pour avoir la paye08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Duralex – Orléans : Quand il faut mettre un patron au tribunal pour avoir la paye

Lundi 30 octobre, le tribunal d'Orléans a accordé un nouveau sursis à la direction des verreries Duralex. Il a fallu cette séance de conciliation pour que les salariés voient leur paye du mois versée. Quant à ses nombreuses dettes, la direction bénéficie d'un règlement étalé pour payer ses créanciers, les fournisseurs, mais aussi EDF et GDF notamment.

Après ce sursis, les salariés, 350 travailleurs, qui produisent essentiellement pour des grands groupes de vaisseliers, restent dans une situation intolérable. Les travailleurs des deux sites, Rive-de-Gier, dans la Loire, et La Chapelle-Saint-Mesmin dans le Loiret, vivent depuis des mois sans savoir si la paye va arriver à la fin du mois. Sans compter la menace permanente de se retrouver au chômage.

Les salariés de Rive-de-Gier ont déjà connu les licenciements -126, c'est-à-dire près de la moitié de l'usine- et, depuis le 30 septembre, le chômage technique. D'après la CGT, la direction ne verserait plus les cotisations patronales ni salariales depuis le mois de juillet.

Et pourtant, ce n'est pas l'argent qui manque, pour les actionnaires de Duralex. On sait qu'en 1980, les 1400 verriers de La Chapelle-Saint-Mesmin, seuls, produisaient 48 millions de tonnes de verres, et qu'aujourd'hui, à 240, ils en produisent quasiment autant. C'est dire la rentabilité du groupe.

Alors aujourd'hui, ce n'est pas aux travailleurs des verreries de payer la rapacité du dernier racheteur en date, Solmaz, ancien cadre et actionnaire du groupe Saint-Gobain. Mais ils ne pourront compter ni sur un nouveau repreneur ni sur le tribunal de commerce pour exiger les payes dues pour les uns, et des conditions de travail décentes et sereines pour tous. C'est pourquoi les verriers ont raison de se manifester et de se faire entendre, comme ils l'ont fait tout au long de l'année 2006 et cette fois encore, le lundi 30 octobre, en manifestant devant le tribunal de commerce d'Orléans.

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