Ardennes : Non aux licenciements et aux fermetures d’usines!08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ardennes : Non aux licenciements et aux fermetures d’usines!

Vendredi 3 novembre, 1500 travailleurs ont manifesté à Charleville-Mézières à l'appel de la CGT et de FO, pour protester contre les licenciements et les fermetures d'usines qui se multiplient dans le département des Ardennes.

La dernière en date est celle de Thomé-Génot à Nouzonville, entreprise de 320 ouvriers qui fabrique des pôles d'alternateurs. Sous-traitant de Visteon et de Valeo, cette entreprise fournit les grands constructeurs automobiles en pièces détachées. Le 22 octobre, les ouvriers de Thomé-Génot apprenaient par la presse la fermeture de l'usine et la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise. Jusqu'en 2004, elle appartenait à l'une des grosses fortunes ardennaises, la famille Dury, qui l'avait revendue à une société américaine, le groupe Catalina.

Il y a à peine un mois, son directeur ne trouvait pas de mots assez rassurants pour dire sa confiance dans l'avenir. Il parlait du sien peut-être -il ira fermer une autre usine du groupe- mais pour les ouvriers de Thomé, c'était une catastrophe qui les attendait. Dans les jours qui ont suivi, ils ont multiplié les actions devant la préfecture, le supermarché, la gare ou le centre de tri postal. Ils réclament une indemnité de 30000 euros.

Mais avant Thomé, d'autres sous-traitants de l'automobile avaient annoncé des licenciements. Au début octobre, à l'usine Glaverbel de Donchery, 122 travailleurs fabriquant des vitres latérales d'automobiles étaient jetés à la rue. La direction fermait l'usine qu'elle ne jugeait plus assez rentable. Dans la même petite ville de Donchery, Delphi, qui y fabrique notamment des modules de climatisation pour General Motors, réduit ses effectifs et menace de fermer. À Charleville, Visteon, un autre équipementier, va supprimer 340 postes d'ici à 2008. À Givet, ville des Ardennes où, en 2000, le gouvernement de l'époque avait promis une «réindustrialisation» aux ouvriers de Cellatex, l'usine Bellevret vient de fermer, licenciant ses vingt-trois salariés.

Dans ce département où le chômage a toujours été très fort depuis la fermeture des grandes fonderies dans les années 1980, cette nouvelle saignée est durement ressentie. Chacun sait qu'il y a peu d'espoir de retrouver rapidement du travail. De petites villes comme Nouzonville ou Donchery risquent de se voir ruinées. C'est contre cela qu'étaient venus manifester les travailleurs du département.

Car de l'argent, il y en a, et chacun le sait: dans les poches de Catalina, l'actuel propriétaire de Thomé-Génot, mais aussi dans celles des fabricants automobiles sur les modèles desquels finissent alternateurs, vitres, climatiseurs et autres pièces sous-traitées. Sans parler des équipementiers comme Delphi ou Visteon, ou des patrons locaux qui ont su si bien mettre leur fortune à l'abri.

Partager