Israël : La fuite en avant du gouvernement Olmert.25/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1995.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : La fuite en avant du gouvernement Olmert.

Empêtré dans une crise politique ouverte à la suite de la guerre menée au Liban, Ehoud Olmert, le Premier ministre israélien, vient d'ouvrir la porte du gouvernement à Avigdor Lieberman, le chef du parti d'extrême droite Israël Beitenou.

Le programme de ce parti, dont le nom signifie "Notre Maison Israël", consiste essentiellement à proposer l'annexion pure et simple des principales colonies israéliennes existant en Cisjordanie et à préconiser le transfert à l'Autorité palestinienne des zones peuplées principalement d'Arabes israéliens, les villes et villages du triangle de Wadi Ara et les 160000 Jérusalémites d'origine palestinienne. Son projet, aux aigres relents de "purification", de "créer deux États ethniquement homogènes" sonne comme une provocation à l'égard des 1,3 million d'habitants arabes d'Israël et de ceux des Territoires occupés.

Proche de Netanyahou, l'actuel chef du Likoud, à l'époque où celui-ci dirigeait le gouvernement, Lieberman a déjà été plusieurs fois ministre. C'est Sharon qui l'a écarté, en 2004, en raison de son opposition au plan de retrait de Gaza qui devait être appliqué en août 2005.

Cette fois, la présence de Lieberman semble destinée à élargir l'assise du gouvernement Olmert dans la Knesset, puisqu'avec son ralliement ce dernier pourrait compter sur 78députés sur 120, au lieu de la faible majorité de 67 dont il dispose actuellement. Outre le signal émis en direction des ultraréactionnaires, partisans des annexions et de l'écrasement total des Palestiniens, cette ouverture au parti d'extrême droite est destinée à empêcher une crise, qui pourrait déboucher alors sur des élections anticipées qu'Ehoud Olmert et son parti actuel Kadima semblent redouter.

Si la droite se prépare à gouverner avec Liebermann, les travaillistes, membres de la coalition au pouvoir, qui disposent de 19députés et de plusieurs ministères dont celui de la Défense avec Amir Peretz, ne font même pas mine de s'y opposer, et surtout pas de quitter le gouvernement. Après avoir mené une guerre meurtrière contre la population libanaise, le gouvernement d'Olmert et de ses alliés travaillistes poursuit ses sanglantes opérations militaires dans la bande de Gaza.

La récente attaque menée, le 23 octobre, par l'armée israélienne contre Beit Hanoun, au nord de Gaza, un jour de fête religieuse où les familles étaient rassemblées, a ajouté sept noms à la liste de ses victimes palestiniennes, et fait au moins vingt-cinq blessés. Ce qui ne peut que renforcer le mur de haine que la politique d'Israël, sous la conduite de la coalition gouvernementale au pouvoir et avec l'encouragement des grandes puissances, élève dans les Territoires occupés et dans tout le Moyen-Orient.

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