Les prétendants PS à la candidature : Pour le «changement», il faudra autre chose18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les prétendants PS à la candidature : Pour le «changement», il faudra autre chose

Mardi 17 octobre, les trois prétendants à la candidature à la présidentielle pour le Parti Socialiste ont rivalisé d'éloquence et de promesses à la télévision pour, chacun, convaincre les militants de leur parti qu'il sera le meilleur représentant pour le printemps prochain. Sur le fond, ils ne se sont guère différenciés.

Fabius a endossé le costume du plus à gauche. Il est allé jusqu'à parler «d'hypercapitalisme» et dénoncer «le capital qui domine tout». Summum de ses propositions de combat, il a promis que, dans les jours qui suivraient son élection, il y aurait une augmentation du smic de 100 euros, suivie d'une conférence entre les partenaires sociaux, c'est-à-dire le Medef et les syndicats, pour discuter des autres salaires. Et cela, sans rien modifier à la proposition du PS qui est d'aboutir à un smic à 1500 euros en 2012, soit l'équivalent de ce qu'il sera de toute manière du fait des augmentations légales.

Ségolène Royal a voulu se montrer modeste -«Je n'ai pas de réponse à tout»-, et soucieuse de la réalité du terrain en déclarant: «Si les 35 heures ont été un immense progrès pour une majorité, pour une minorité elles ont conduit à une régression». Le commentaire est certes judicieux -bien qu'insuffisant-, sauf qu'il l'eût été bien plus, si elle l'avait fait au moment où se décidait la loi sur les 35 heures, quand elle était ministre dans le gouvernement Jospin.

Quant à Dominique Strauss-Kahn, il était dans son rôle d'expert économique réaliste soutenant «qu'il ne faut s'engager que sur ce qu'on pourra tenir»...

En fait, avec des mots à peine différents, les trois prétendants ont parlé des bas salaires, des retraites insuffisantes, de l'inégalité de l'accès aux soins en fonction des revenus et aussi des régions, des problèmes de l'école et de l'éducation, des délocalisations... À quelques adjectifs près, ils se sont accordés sur l'indispensable augmentation des salaires et des retraites et sur la nécessité de la «relance économique» pour tenir leurs promesses, mais en se gardant bien de dire ce qu'ils feraient si la croissance n'est pas au rendez-vous.

Deux heures durant, ils ont parlé de la situation, avancé quelques idées et fait des promesses. En cherchant bien, on pourrait retrouver, à peu de choses près, les mêmes dans leurs discours antérieurs, depuis maintenant des dizaines d'années. Mais ils n'ont pas dit pourquoi, de décennie en décennie, aucune de ces idées, aucune de ces promesses n'a vu le jour, même quand ils étaient tous trois en mesure de les mettre en oeuvre. Et ils n'ont pas dit pourquoi, au contraire, la situation des salariés, des retraités et des chômeurs n'a cessé de s'aggraver.

Pour changer cette situation, il faudrait oser s'en prendre à ceux qui détiennent le véritable pouvoir, c'est-à-dire le pouvoir économique, il faudrait s'en prendre au grand patronat. Mais cela, les trois prétendants du PS s'y refusent et, de toute façon, pour y parvenir, il faudra tout autre chose qu'un président de la République socialiste.

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