Les médecins scolaires en colère18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les médecins scolaires en colère

Jeudi 19 octobre, les médecins scolaires appelaient à un rassemblement devant le ministère de l'Éducation nationale. Ils protestent contre la restriction des moyens qui leur sont accordés, qui se traduit notamment par la perte d'un tiers de leurs effectifs, déjà bien insuffisants par rapport aux tâches qu'ils doivent accomplir.

Ils doivent assurer la visite médicale obligatoire pour les enfants de six ans, visite qui permet, selon les textes officiels, «le repérage précoce des signes pouvant entraîner des difficultés ultérieures d'apprentissage, tels que les problèmes visuels, auditifs, les troubles du langage ou du comportement, le dépistage systématique des handicaps, ainsi que la détection d'enfants maltraités». Il leur faut aussi assurer le suivi médical des jeunes tout au long de leur scolarité, y compris à l'université, intervenir en urgence en cas d'épidémies, signaler les enfants maltraités, effectuer des examens de santé pour les élèves handicapés ou souffrant d'une maladie chronique, veiller à la sécurité et l'hygiène des locaux scolaires, etc.

Or, avec en moyenne un médecin pour 5800 élèves les années précédentes, il leur était déjà impossible d'accomplir toutes ces tâches, à commencer par la visite médicale obligatoire: à Brest, par exemple, seuls 33% des enfants de six ans ont pu passer cette visite. Cette moyenne cache en outre des disparités, l'insuffisance de moyens frappant plus fortement les départements ruraux: ainsi la Mayenne ne compte que deux médecins pour 60000 élèves. La suppression de postes de médecins vacataires, qui assuraient 40% des tâches, aggrave cette situation, et il n'y a plus actuellement, selon les syndicats, qu'un médecin scolaire pour 8000 élèves.

Le ministère de l'Éducation nationale se défend en invoquant la crise de recrutement de médecins en général, qui ne se limite pas à la médecine scolaire. Dans ce cas, pourquoi licencier des vacataires qui ne demandent qu'à conserver leur poste, et réduire les crédits de fonctionnement de la médecine scolaire?

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