Les Echos et la fraude aux allocations chômage : Mentez, il en restera toujours quelque chose18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les Echos et la fraude aux allocations chômage : Mentez, il en restera toujours quelque chose

Le 17 octobre, le quotidien Les Echos titrait sur les fraudes aux allocations chômage qui, selon lui, prendraient une dimension «organisée, industrielle et mafieuse». Et d'affirmer que 10000 personnes vivraient aux crochets des Assedic rien qu'à Paris.

Pour étayer le prétendu sérieux de ses chiffres, le quotidien disait s'appuyer sur un rapport confidentiel remis à une commission d'enquête parlementaire présidée par un député UMP.

Le jour même, cette «information» a été largement reprise par les médias, jusqu'à ce que l'Assurance chômage la démente. Cette dernière précisait que, dans le rapport qu'elle avait elle-même transmis à la commission d'enquête parlementaire, le chiffre de 10000 escroqueries concernait l'ensemble des organismes sociaux à Paris (assurance-maladie, allocations familiales...).

De même, dans ses allégations, le quotidien se garde bien de préciser que, selon ce même rapport, les fraudes sont surtout le fait de dirigeants d'entreprises ou de sociétés qui, dans leurs déclarations aux organismes sociaux, trichent sur le nombre de salariés qu'ils emploient et les fins de contrats.

Les «révélations» des Echos ont donc fait long feu. Il n'empêche qu'elles s'inscrivent dans une campagne visant à faire passer une grande partie des chômeurs, des bénéficiaires de prestations sociales ou des malades, pour des fraudeurs, responsables du déficit des régimes sociaux. Au-delà, cette campagne vise à faire admettre à l'ensemble de l'opinion publique le renforcement des tracasseries administratives et des contrôles contre les salariés réduits au chômage.

Il n'y a pourtant pas besoin de cela pour que les Assedic découragent des milliers de chômeurs de faire valoir leurs droits et en radient injustement des dizaines de milliers d'autres chaque mois.

Partager