Les services téléphoniques d'assistance aux abonnés du fixe (1013-1015) et aux abonnés internet (3900) de France Télécom, ainsi que certains services «Ma Ligne TV» seront en grève lundi 23 octobre, à l'appel des syndicats CGT, SUD, CFDT et FO. Ce personnel (plus de 5000 agents de France Télécom), qui répond aux clients par téléphone, est regroupé dans des «centres d'appel» dans lesquels les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes.

Mais la situation est devenue depuis quelques mois encore plus insupportable. Le manque de personnel est devenu tel que la direction a demandé aux agents en contrat précaire de se contenter de noter les numéros des usagers en panne, sans que rien ne soit prévu pour les rappeler. Quand elle n'a pas simplement installé des répondeurs dont personne ne lit les messages. C'est le cas dans les régions où il y a eu des intempéries importantes avec coupures de lignes ou dans les régions où il y a eu des orages très violents. Certains usagers peuvent rester sans téléphone, sans internet ou sans télévision pendant plus de quinze jours, voire un mois.

Sur le terrain, il y a tellement peu de techniciens que la direction a fait appel au personnel de régions moins touchées, pour qu'ils viennent en renfort, dans le cadre de missions temporaires. Elle a rappelé aussi des collègues partis en pré-retraite et qui n'avaient jamais été remplacés.

On peut mesurer les effets de la politique de réduction d'emplois de France Télécom, qui a supprimé plus de 30000 postes de travail en quelques années. Pour faire le maximum de profit, France Télécom avait favorisé tout ce qui était vente de matériel, sans se soucier de la maintenance des installations et des pannes.

Les agents qui répondent au téléphone ne sont pas responsables des milliers de suppressions d'emplois dans les services techniques qui étaient chargés de l'entretien du matériel. Ils ne sont pas responsables non plus des formations ultra-réduites qui ne leur permettent pas de répondre, comme ils sont censés le faire depuis peu, à la fois aux problèmes de téléphone fixe, de téléphonie mobile, de connexion internet et de liaison TV par «Livebox». Comment résoudre des problèmes posés par exemple par les installations qui ne supportent pas les surcharges électriques dues aux orages quand il n'y a pas de personnel pour se rendre sur place ni de matériel disponible pour remplacer celui qui est en panne?

Les agents ne sont pas responsables de cette situation, mais ils en supportent tous les jours les effets, du matin au soir, face aux réclamations des usagers. Ils en ont assez de ces conditions de travail, ou tout simplement de l'impossibilité de faire leur travail correctement.

La coupe est pleine, et c'est pourquoi dans les réunions d'information syndicale qui se tiennent actuellement pour préparer cette grève, l'affluence est importante et l'ambiance est à dire «ça suffit» à la direction. Et la grève du 23 octobre a toutes les chances et les raisons d'être largement suivie.