EDF-GDF après les manifestations du 12 septembre : Non, les jeux ne sont pas faits!14/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1989.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF-GDF après les manifestations du 12 septembre : Non, les jeux ne sont pas faits!

La manifestation parisienne des employés d'EDF et GDF du 12 septembre a rassemblé quelques milliers de participants. À cela il faut ajouter les défilés en province. Il ne s'agit pas bien sûr d'un raz-de-marée comparable aux dizaines de milliers de manifestants d'il y a quatre ans, en octobre 2002. Mais compte tenu du climat de morosité actuel, il s'agit d'un relatif succès.

Se sont mobilisé aussi bien les gaziers que les électriciens, et en particulier ceux d'EDF-GDF-distribution qui ne sont pas encore "démixés". Un certain nombre de participants regrettaient qu'il n'y ait pas eu un appel national pour la manifestation parisienne, ce qui aurait probablement donné une ampleur plus grande à cette démonstration.

Quelques jours avant cette journée, la CGT et FO avaient organisé un référendum pour savoir si le personnel approuvait ou pas le projet de fusion de GDF avec Suez. Et le résultat proclamé a été de 94% d'opposants. Mais cette consultation, dans bien des centres et des agences de la région parisienne, et peut-être aussi en province, n'a tout simplement pas eu lieu. Car les militants, responsables syndicaux en tête, ont considéré que venir leur poser une telle question, alors qu'ils se battent depuis des mois, voire des années, contre la privatisation, c'était se moquer du monde.

Et ils ont donc envoyé promener les dirigeants fédéraux et leur prétendu référendum, qui n'était là que pour masquer leur absence de propositions pour riposter aux attaques dirigées contre les gaziers, les électriciens et l'ensemble des usagers.

Parmi le personnel, beaucoup pensent et parfois disent que "les jeux sont faits" et qu'"on ne pourra pas empêcher la privatisation de GDF et son absorption par Suez". Et ils comptent et recomptent le nombre supposés de parlementaire UMP qui pourraient s'opposer au projet.

Ce n'est évidemment pas de ce côté-là qu'il faut chercher une quelconque solution. Ce n'est pas non plus du côté de la guérilla des 137000 amendements déposés par la gauche qui ne sont là que pour amuser (façon de parler) la galerie.

Les travailleurs d'EDF et GDF ne pourront compter que sur leurs seules forces, mais ces forces existent.

Il y a quatre ans, la grosse majorité du personnel s'était mobilisée et était descendue dans la rue pour la "défense du service public". Il y a bien eu d'autres combats depuis, mais les fédérations syndicales, en tout cas la plus importante, majoritaire à elle seule, celle de la CGT, ont enchaîné reculades sur reculades, à commencer par la question des retraites.

Comment s'étonner dans ces conditions que les travailleurs se sentent souvent trahis et démoralisés?

Mais la plus grande partie des travailleurs qui étaient là il y a quatre ans, y sont toujours. Ce qu'ils ont fait ils pourraient le refaire.

Toute la question est de se sentir suffisamment déterminé et de ne pas se reposer sur les dirigeants syndicaux.

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