Arcelor - Dunkerque : Un système de margoulins14/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1989.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arcelor - Dunkerque : Un système de margoulins

Arcelor a recours depuis cet été à une entreprise sous-traitante italienne, Danieli, employant plus de 200 ouvriers thaïlandais, pour la rénovation d'une des coulées continues. Ces travailleurs sont logés à part, dans des bungalows provisoires à quelques kilomètres de l'usine, et amenés sur le chantier en minibus. La direction départementale du travail déclare que leurs salaires sont équivalents à ceux pratiqués dans la métallurgie dunkerquoise. Cependant, avec trois langues différentes utilisées, cela complique les échanges, en particulier ceux concernant la sécurité, dans une entreprise particulièrement dangereuse. Et même si la direction dit avoir distribué un livret de sécurité en thaï, cela ne rassure pas les travailleurs.

Au mois d'août, avait éclaté un scandale concernant l'exploitation de travailleurs roumains employés par une entreprise sous-traitante d'une société intervenant dans la réfection du Haut Fourneau 3 d'Arcelor. Engagés à 300 euros par mois, les quatorze ouvriers roumains devaient payer eux-mêmes la moitié du voyage en bus depuis la Roumanie, leur chambre, leur nourriture. Leurs employeurs -des patrons-margoulins français déjà condamnés par les tribunaux du commerce et correctionnel- profitent de la misère qui règne dans beaucoup de pays, tout comme Arcelor qui fait systématiquement appel à ce type d'entreprises sous-traitantes pour constamment faire baisser les prix.

Alors, quand Arcelor dit qu'il "tirera toutes les conséquences" de ce qui s'est passé, il n'affirme pas qu'il va changer de politique. Comme toutes les entreprises, il fait tout pour profiter des salaires toujours plus bas.

Il reste que, dans ces déplacements de travailleurs étrangers, des contacts peuvent se prendre, des solidarités peuvent se nouer et permettre que se créent des consciences et des combativités communes qui, demain, pourront imposer de meilleurs salaires au lieu de subir comme aujourd'hui les conséquences du dumping social dont les patrons profitent tant.

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